Sur les bancs de l'Assemblée Nationale, ce mardi 5 mars, le ministre de l'Agriculture s'est lâché sur le dossier des sucreries menacées en France, dont Cagny, et assure qu'il va demander des comptes à l'industriel allemand Südzucker. Les représentants de Cagny seront bientôt reçus au ministère.
C'est une réaction attendue parmi les producteurs de betteraves de la plaine de Caen et les salariés de l'usine, assommés depuis l'annonce mi-février, de la fermeture de la sucrerie de Cagny (Calvados).
Le Ministre de l'Agriculture demande des comptes à l'industriel allemand
Le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, a jugé "inacceptable" la décision"unilatérale" de l'industriel allemand Südzucker de fermer deux sucreries en France, et va lui "demander des comptes" quand il le rencontrera la semaine prochaine avec Bruno Le Maire, le minsitre de l'économie normand.
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L'industriel Saint-Louis Sucre, filiale depuis 2001 de Südzucker, a annoncé le 14 février la fermeture de deux de ses quatre sucreries en France en 2020 ainsi qu'une vaste réorganisation pour faire face à une baisse des cours du sucre, ce qui se traduirait par 130 suppressions d'emplois. Les sites de Cagny
(Calvados), Eppeville (Somme) et Marseille sont visés.
Nous allons demander des comptes au président de Südzucker (...) Face à la loi du marché nous allons répondre par une attitude politique forte du gouvernement (...) Nous ne laisserons pas démanteler la filière sucrière et betteravière française, a déclaré mardi Didier Guillaume en réponse aux questions de plusieurs députés devant l'Assemblée nationale.
"Il est absolument inacceptable que cette situation se passe (...) de façon tellement unilatérale, sans prendre en compte la situation agricole, économique", a déclaré le ministre, évoquant la "stratégie d'une entreprise allemande qui va mettre à mal toute une filière sucrière et betteravière."
Les "Cagny" reçus au ministère la semaine prochaine
"Dès cette semaine, je reçois au ministère de l'Agriculture l'ensemble des sites concernés dans le Calvados, la Somme et les Bouches du Rhône, et la semaine prochaine avec Bruno Le Maire, nous recevons le PDG de l'entreprise allemande Südzucker, afin de voir ce qu'il en est", a ajouté le ministre.
Le projet allemand critiqué
"Aujourd'hui l'entreprise allemande choisit de garder quelques salariés par site, ce qui empêche toute reprise et toute éventuelle restructuration", c'est pourquoi "nous avons travaillé tout le week-end avec les responsables de la filière sucrière et betteravière nationale", a rappelé le ministre.
Pour lui, "cette situation est absolument dramatique, dans la mesure où il y a en France une volonté de la filière sucrière, et notamment betteravière, d'aller de l'avant et de se restructurer ; la fin des quotas sucriers nous pose une vrai problème".