Le tortionnaire déjà jugé l'été dernier à Caen, pour des sévices graves sur une trentaine de chats s'est présenté ce 5 juillet 2019 à la barre pour avoir poignardé en plein coeur un chien de la SPA de Verson, un coup mortel. L'audience a été reportée au 22 novembre 2019.
" Assassin de chats ! assassin de Chiens... woooohhh !", c'est sous les cris des amis des animaux que le quinquagénaire sort du tribunal ce vendredi 5 juillet 2019. L'audience vient d'être reportée au 22 novembre prochain parceque son avocate n'a pas respecté l'article 164 du Code de procédure Pénale qui lui interdisait d'assister son client lors de l'expertise demandée par le Tribunal.Une expertise fondamentale dans le procès puisqu'elle doit évaluer sa responsabilité pénale dans cette affaire.
La Présidente a été très agacée par ce manquement grave au respect de l'équité entre les parties et au principe du débat contradicatoire, l'essence même de la justice française.
Vous n'auriez jamais dû être là Maître, fustige la présidente à l'encontre du conseil de la défense. Je suis ennuyée pour tout ceux qui attendaient ce procès aujourd'hui. Je vais être obligée maintenant d'ordonner une TROISIEME expertise. Vous faites perdre du temps à tout le monde (Pascale Viaud, Présidente du Tribunal Correctionnel du Caen)
7 associations de la protection animale se sont portées parties civiles dans cette affaire d'Inca. Parmi elles, la SPA-France, la SPA-Basse Normandie (qui avait la responsabilité du chien), l'Association Stéphane Lamart , la fondation Brigitte Bardot ou la fondation Assistance aux Animaux.
Le rappel des faits : le 1er Avril 2017, "lors d'une journée portes ouvertes organisée par la SPA de Basse-Normandie, située dans la commune de Verson (14), le quinquagénaire s'était dirigé dans le box d'Inca, croisé Beauceron pour s'en prendre à l'animal. L'individu qui avait dans sa main un couteau avait poignardé en plein cœur l'animal, qui quelques minutes plus tard avait été découvert mort, baignant dans son sang par le personnel du refuge", explique l'Association Stéphane Lamart.
L'ensemble des avocats de la défense et le Parquet de Caen ont demandé l'annulation de ce fameux Rapport d'experts présenté à l'audience ce 5 juillet pour la même raison . "Un tribunal ne peut pas juger une affaire en se basant sur un rapport qui ne respecte les principes fondamentaux".
Il s'en prend aux animaux : à cause des médicaments ou pas ?
C'est la grande question de ce procès ( du rapport d'experts attendu): les médicaments que prenaient l'auteur du coup mortel à cette époque (un traitement pour la maladie de Parkinson) ont-ils pu influencer ses actes ?
Dans le troisième rapport demandé par le tribunal de Caen , les avocats des parties civiles ont donc demandé à pouvoir poser des questions précises aux experts, afin que ce travail serve le débat sur le fond. La président leur a accordé cette requête.
Avant mi-septembre, ils doivent faire parvenir les éléments. Les experts seront encore une fois mandatés auprès de la Cour d'Appel de Paris.
"Vous voulez que je sois puni, je le suis déja !"
Habillé d'un jean et d'une chemise à rayures, l'accusé ne parle pas fort quand la Présidente lui demande de se présenter à la barre pour donner son avis sur ce report. Non, il ne le souhaite pas, comme son avocate qui s'étonne de tout ce débat "mais qui comprend".
Ils ne souhaitent pas mais ne s'y opposent pas.
Je voudrais dire d'abord à la SPA que je regrette ce geste. Ce que j'ai fait est odieux. Aujourd'hui je n'ai plus de salaire, plus d'emploi. Je suis au fond du trou. Je suis déjà puni. ( Carlos.L, qui a reconnu avoir tué le chien Inca et déjà jugé pour cruauté sur une trentaine de chats)
Après avoir prononcé ces mots d'excuses sans regarder les parties civiles, l'accusé évoque sa famille, son épouse et ses quatre enfants qui souffrent de cette affaire. Le silence est grand dans l'assistance. La déception est là.
Les animaux ne sont plus des objets aux yeux de la Loi Française
Les amis des animaux qui attendaient en-dehors du tribunal( voir photo) sont colères. Le comprendre n'est pas la question, "il doit être jugé pour ce qui'il a fait comme s'il avait tué un humain. Les animaux ont des droits, il faut qu'ils soient respectés"
Inca est mort en 2017 et en juillet 2019, l'accusé qui a reconnu les faits n'est toujours pas jugé. "Il dort où, lui ,en attendant , hein? Pas en prison, il faut le savoir", regrette Anne qui préfère rester anonyme.
Ils se mobiliseront à nouveau le 22 novembre prochain. L'audience est prévue le matin.