Chats torturés près de Caen : les réponses à vos questions

L'enquête se poursuit même après ce procès. Et il est encore temps de signaler la disparition de son chat auprès de la gendarmerie de Douvres. Qui est ce tortionnaire qui a agi au Nord de Caen ? A quels chats s'attaquait-il ? Et qu'a révélé ce procès, une première du genre. 

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Mise à jour 18 juillet 2018 : un nouveau volet vient de s'ouvrir dans l'affaire du tortionnaire de chat caennais. Il doit répondre d'autres actes de cruauté envers les animaux, devant le tribunal de Caen, ce mercredi, suite à 17 nouvelles plaintes. 
Mise à jour 14 juillet 2018 : l'homme a fait appel de la décision le condamnant à 18 mois de prison.


Un procès unique en son genre 

C'est un procès quasi unique en son genre qui s'est déroulé ce mercredi 27 juin 2018, à Caen, alors que les tortionnaires de chats sont rarement poursuivis. En effet, très souvent il est difficile de mener à bout l'enquête. Il faut donc souligner la pugnacité dans ce dossier de la gendarmerie de Douvres-La-Délivrande (Calvados) qui a tout mis en oeuvre pour boucler l'affaire et ne pas la classer sans suite. 
Tout d'abord, il faut savoir que les propriétaires de chats disparus, dans les communes au nord de Caen et proche de la côte de Nacre, ces deux dernières années, peuvent toujours se signaler auprès de la gendarmerie. En effet, l'enquête se poursuit, alors que le tortionnaire a reconnu au cours de l'audience les faits reprochés sur une quinzaine d'animaux, en laissant entendre qu'il y a eu plus de petites victimes, que celle citées dans le dossier.
 

Qui est l'homme condamné à 9 mois de prison ferme et l'obligation de se soigner ?


Il a été interpellé la veille du procès, le mardi 26 juin, et a reconnu très vite les faits. Il s'agit d'un homme de 50 ans marié et père de plusieurs enfants, habitant au Nord de Caen et ingénieur dans l'Industrie. 
Jusque-là son casier judiciaire était vierge. L'expertise psychiatrique relève des actes "en rupture totale avec le comportement habituel". 
Il était cadre supérieur le jour et  père de famille et il sortait la nuit dans son monospace (noir) jusqu'à trouver des chats sur sa route. Avec lui, il avait deux cages pour les capturer. 

Il a aussi expliqué appâter les chats avec de la nourriture "J'attrapais les chats par le cou, les coinçais entre mes genoux et leur luxais les pattes" a t-il déclaré à l'audience. Certains chats on même eu les crocs arrachés ( voir vidéo-ci-dessous) et la mâchoire fracturée. 
15 chats ont été retrouvés martyrisés et 3 ont du être euthanasiés. 

Selon ses propres explications, un traitement qu'il prend pourrait être à l'origine de son comportement. Il ne dormait plus la nuit. Et avait donc deux visages, deux vies. 
Il aurait agi notamment du côté de Cambes-en_Plaine, Saint-Contest, Saint-Aubin_sur-mer , Giberville et Caen. 
  

Que faisait-il vivre aux chats, ses victimes ?

 

Delphine habite Cambes-en-Plaine et elle raconte au micro de France3 Normandie  comment elle a retrouvé son chat le 31 mai dernier dans un état de souffrance absolue, ne pouvant plus tenir debout :
" Tartine était dans la haie et miaulait, mon fils qui est allé la chercher s'est aperçu en la posant à terre qu'elle ne tenait plus debout et que ses pattes étaient brisées. Tartine avait 13 ans. On n'a pensé à une voiture mais pas à ça.  Vu l'ampleur de ses fractures, le vétérinaire nous a laissé la nuit pour réfléchir !"
Le lendemain matin, Tartine a été euthanasiée pour abréger ses souffrances.

Depuis plusieurs semaines, des maîtres écoeurés, vétérinaires, et associations tentaient de découvrir la vérité. Avec le concours sérieux de la gendarmerie de Douvres-la-Délivrande cette histoire a été remontée jusqu'au bout.
Sophie était aussi au procès. son chat est encore très mal. Elle l'a retrouvé grâce au réseau Pet Alert et c'est la Clinique Vétérinaire de Giberville qui l'a aidé. Elle explique pourquoi elle est écoeurée devant cette violence faite à son animal de compagnie : " Faire du mal a des animaux c'est inhumain. elle a ses crocs d'arrachés et sa petite langue coupée, sa mâchoire fracturée. C'est comme si on avait fait mal à mes enfants. "

 

A priori comme un prédateur lui-même, l'homme a choisi ses victimes au hasard, dans les communes autour de chez lui. 


En quoi est-ce un procès exceptionnel ? 

Ghandi disait "on reconnaît le degré de civilisation d’un peuple à la manière dont il traite ses animaux."
Depuis 2015, la loi française a évolué pour donner un statut juridique aux animaux qui ne sont plus, depuis, considérés comme des meubles mais bien des êtres sensibles.

Le parquet de Caen dans cette comparution immédiate ( l'homme arrêté le mardi 26 a été jugé dès le mercredi 27 alors qu'il avait reconnu les faits) demandait plus que la peine retenue, soit le maximum pour ce type de délit : deux ans de prison, dont un avec sursis, un mandat de dépôt et l'interdiction pour le prévenu de détenir des animaux. 

Le tribunal l'a condamné à 18 mois de prison dont 9 ferme. Une peine qui pourra être aménagée. Il a reçu l'obligation de se soigner, l'obligation d'indemniser ses victimes ( certains coûts vétérinaires dépassent les 2000 euros) et l'interdiction définitive de détenir un animal. 
 
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