Un nouveau volet s'était ouvert ce mercredi dans l'affaire du tortionnaire de chats caennais. Un nouveau dossier regroupant de nouvelles plaintes constituait cette affaire pour laquelle il vient d'être condamné à la peine maximale prévue pour cruauté envers les animaux.
Mise à jour (22 heures) -->> Les réquisitions ont été suivies. Deux ans de prison avaient été requis à l'encontre du tortionnaire de chats par le Parquet. Deux ans de prison dont 1 avec sursis, assortis d'une mise à l'épreuve, une amende de 30000 euros, une obligation de soins et l'interdiction de détenir un animal. L'homme est condamné au maximum prévu par la loi pour "cruauté envers les animaux". L'interdiction de détenir un animal, ne vise toutefois pas son chien, détenu au nom de son épouse.
Un nouveau volet était ouvert mercredi 18 juillet dans l'affaire du tortionnaire de chats caennais. Alors qu'il a fait appel de la décision le condamnant à 18 mois de prison dont 9 avec sursis, il devait répondre d'autres actes de cruauté envers les animaux, devant le tribunal de Caen, dans ce second procès.
Lorsque le premier procès débutait, en juin dernier, les propriétaires de chats blessés ou disparus dans les communes du nord de Caen, sur une période de deux ans, étaient appelés à se faire connaître. La Gendarmerie a continué à recueillir les plaintes.
C'est sur la base de ces 17 nouvelles plaintes (13 émanant de particuliers et 4 d'associations), concernant des chats blessés que s'est ouvert ce nouveau procès.
Sept parties civiles sont présentes à l'audience : la SPA, la compagnie des chats sans maîtres, la Fondation assistance aux animaux, la Société pour la défense des animaux, l'associationStéphane Lamart pour la défense des animaux et l'ordre des Vétérinaires.
L'homme s'excuse auprès des victimes
A la nouvelle audience, ce mercredi 18 juillet 2018, le "tortionnaire" de chats s'excuse auprès des victimes : "je présente mes excuses aux victimes, je suis sincèrement désolé, j'ai moi-même un chien que je considère comme notre enfant" a-t-il déclaré.Pour sa défense, il met à nouveau en avant son traitement contre la maladie de Parkinson. Il prend du Requip un médicament dont les effets secondaires sont connus : il peut entraîner des comportements compulsifs tels que l'addiction au jeu ou au sexe. Selon lui, il aurait été "un amplificateur de ce phénomène" (sic), à savoir sortir la nuit pour luxer des chats.
Il explique une nouvelle fois son "mode opératoire" devant les membres de l'assistance qui détournent la tête, ferment les yeux, comme pour ne plus l'entendre. Il répète que son objectif était de luxer les quatre pattes des chats. La Présidente fait un rapide décompte, il aurait torturé une quarantaine de chats, elle remarque : "on ne peut plus parler de pulsion Monsieur...".
"Avant le travail, après le travail, pendant la nuit, j'étais en chasse" explique-t-il.
Mais quand sont égrenées toutes les blessures infligées aux chats des plaignants, il élude parfois, reconnaît certains faits, ne se souvient plus, ne sait pas si c'était bien lui. A propos d'un chat blessé à la patte arrière gauche, il dira : "je ne me souviens pas, je suis très méthodique, je commençais toujours par la patte avant droite". En début d'audience, la Présidente du tribunal avait demandé à l'assistance de ne pas intervenir, quelles que soient les réponses. Un calme relatif parfois difficile à contenir. Surtout en apprenant que le 25 juin, soit deux jours avant son premier procès, il s'en est pris à un chat qui a du être euthanasié car trop grièvement blessé. Il avait les deux pattes avant cassées, les deux pattes arrières cassées et la mâchoire brisée. Le lendemain, l'homme était arrêté par la Gendarmerie.
"Je n'en tirais aucune satisfaction, aucun sentiment de supériorité, j'agissais comme une machine, sans aucun affect" dit-il. Il se dit satisfait d'avoir été arrêté, "sinon j'aurais continué". Il dit qu'au début il capturait les chats et les relâchait en bonne santé, puis il a commencé à leur luxer les pattes et le "phénomène" se serait accéléré.
Le profil de l'homme qui torturait les chats
L'homme interpellé le mardi 26 juin a reconnu très vite les faits devant les gendarmes. Agé de 50 ans, marié et père de quatre enfants, il habite au Nord de Caen. Ingénieur dans l'Industrie, il n'avait jusqu'ici jamais eu affaire à la Justice, son casier judiciaire était vierge.
L'expertise psychologique du prévenu pointe des traits de personnalités "composites" et un défaut d'empathie. L'expert évoque "une haute estime de soi, une personnalité pervers-narcissique, une personnalité froide et calculatrice".
Quand un des avocats des parties civiles lui demande pourquoi il a fait appel du premier procès, il explique qu'il l'a fait pour sa femme, parce que son épouse considère son chien comme la cinquième personne de la famille. Pour rappel, la première condamnation stipulait une interdiction de détenir un animal de compagnie.
Lors de sa garde à vue, l'homme a avoué avoir tué un chien dans son box, à la SPA de Verson.
Rappel des faits du premier procès du 27 juin 2018
Lors du premier procès, l'homme de 50 ans qui avait reconnu les faits, c'est-à-dire avoir torturé une quinzaine de chats, a été condamné à 18 mois de prison dont 9 avec sursis. Il a été condamné à indemniser les victimes et il était soumis à une obligation de soins.A l'audience, il avait expliqué avoir appâté les chats avec de la nourriture "J'attrapais les chats par le cou, les coinçais entre mes genoux et leur luxais les pattes" avait t-il déclaré à l'audience. Certains chats on même eu les crocs arrachés ( voir vidéo-ci-dessous) et la mâchoire fracturée.
Sophie explique être écoeurée devant cette violence qu'a du subir son animal de compagnie : " faire du mal a des animaux c'est inhumain. elle a ses crocs d'arrachés et sa petite langue coupée, sa mâchoire fracturée. C'est comme si on avait fait mal à mes enfants. "
15 chats ont été retrouvés martyrisés et 3 ont du être euthanasiés.