Ce mercredi 16 décembre au tribunal correctionnel de Caen, se tient le procès de l’homme soupçonné d’avoir poignardé le chien Inca, en 2017, dans les locaux de l’association de la SPA de Verson. Le parquet a requis un an et demi de prison avec sursis.
Après plusieurs reports, le procès de l'homme suspecté d'avoir poignardé un chien à la SPA de Verson, en 2017, s'est ouvert, ce mercredi 16 décembre au tribunal correctionnel de Caen. Le jugement a été placé en délibéré. La décision sera rendue le 22 février 2021. Le procureur de la République a requis un an de prison avec sursis.
Le prévenu est un homme de 52 ans, marié et père de plusieurs enfants, habitant au Nord de Caen et ingénieur dans l'Industrie. Il a déjà été condamné, à deux reprises en 2018, pour des actes de cruauté envers des animaux.
Pour ce procès, plusieurs associations de protection des animaux se sont portées parties civiles, dont l'association Stephane Lamart, 30 millions d'amis, la SPA, la fondation Brigitte Bardot...
Un Beauceron de la SPA poignardé en 2017
Les faits remontent à 2017, lors d'une journée d'ouverture au public à la SPA de Verson, près de Caen (Calvados). Inca, un chien de 4 ans croisé beauceron, avait été retrouvé mort dans son box, gisant dans une mare de sang, poignardé à l'aide d'un objet pointu. Ayant reçu peu de visiteurs, l'association avait porté plainte et lancé un appel à témoin.
En 2018, lors du procès du tortionnaire de chats, le parquet de Caen avait alors fait le lien entre le prévenu et le chien retrouvé mort. En effet, ce dernier était présent le jour des portes ouvertes à la SPA."Lors de l'audience, je lui ai demandé moi-même s'il était bien présent à la SPA de Verson, dans le créneau horaire qui correspond à la mort d'Inca, le chien beauceron poignardé. Et il me l'a confirmé devant tout le monde", avait expliqué la procureure Carole Etienne. Il était venu accompagné de sa femme et de sa fille pour adopter un chien.
Lors de la visite, une bénévole, présente ce mercredi 16 décembre au procès comme témoin, affirme que l'homme avait un comportement étrange, le regard fuyant. Elle précise qu'il avait l'air ni impliqué, ni intéressé par le projet d'adoption d'un animal.
Le prévenu avait ensuite reconnu les faits lors d'une audience en mars 2019. Lors du procès de ce mercredi 16 décembre, l'homme a affirmé qu'il avait tué le chien car il s'était senti en danger face à l'animal. La SPA a confirmé que le chien sautait sur les grilles ce jour là mais, une bénévole précise :
Sur 50 chiens, il y en a 40 qui font ça, qui sautent sur les grilles. Ce jour là, il n'y avait pas que Inca.
Des "pulsions incontrôlables" et une prise de médicaments
L'homme a ensuite évoqué des "pulsions incontrôlables" liées à une prise de médicaments contre la maladie de Parkinson. Selon l'expertise médicale, les scientifiques s'accordent à dire que ce traitement peut entrainer des troubles du comportement. Le Requip est en effet un médicament dont les effets secondaires sont connus : il peut entraîner des comportements compulsifs tels que l'addiction au jeu ou au sexe. L'avocat de la défense a donc demandé la relaxe pour abolition de la capacité à contrôler ses impulsions.
Il était dans l'incapacité d'analyser et de comprendre les actes qu'il pouvait commettre quand il était sous l'effet de l'impossibilité de contrôler sa violence à l'égard de ces animaux.
Mais, lors de l'audience, la présidente a questionné le prévenu sur ses "pulsions", s'étonnant que l'homme n'ait pas essayé d'arrêté le traitement si cela le poussait à commettre de tels actes.
Aujourd'hui, il a changé son traitement et son avocate assure qu'il n'a plus aucun de ces troubles, "il a retrouvé le sommeil et le contrôle de ses agissement", a-t-elle précisé.
Deux condamnations pour des actes de tortures sur des chats
Lors d’une première audience devant le tribunal correctionnel, au mois de juin 2018, l’homme avait été condamné à 18 mois de prison dont 9 ferme pour avoir torturé une quinzaine de chat dans la région de Caen.
Après de nouvelles plaintes, un second procès s’était tenu le 18 juillet. Une peine de deux ans de prison dont un ferme, avait été prononcée à son encontre. C'est le maximum prévu par la loi pour "cruauté envers les animaux".
Le tortionnaire sortait la nuit pour capturer des chats. Il les appatait avec de la nourriture, puis, les torturait. Certains chats ont eu les crocs arrachés, la mâchoire ou les pattes fracturées. Il avait fallu quelques semaines d'enquête à la gendarmerie de Douvres-la-Délivrande pour retrouver le tortionnaire de chats.