Coronavirus : la mairie au coeur de la vie des habitants

Coronavirus oblige, les déplacements se sont réduits comme peau de chagrin mais pas les questions -nombreuses - qui trottent dans la tête des habitants. La mairie devient un interlocuteur central, supposé répondre à ces nombreux problèmes. Immersion à Evrecy, où la solidarité joue à plein.
 

Son téléphone ne cesse de sonner. Alice Simon, agent d’accueil pour la mairie d’Evrecy, petite commune au sud de Caen, travaille désormais chez elle.  « Si les portes de la mairie sont fermées au public, les coups de fils et les questions pratiques sont toujours très nombreuses. »

La mairie, premier relais pour les habitants

 En quelques minutes, elle décroche et raccroche pour confirmer que "oui le service de délivrance des passeports est fermé", que "non, il n’y a plus de collecte des déchets verts", et que oui "la déchèterie est bien fermée elle aussi".

« On passe son temps à répondre à des questions souvent anodines. Certaines personnes nous prennent pour un service de renseignement téléphonique. On m’a demandé la semaine dernière de trouver le numéro d’un plombier ! » s’amuse-t-elle.

En cela le confinement n’a pas changé grand-chose : « déjà en temps normal à l’accueil de la mairie avec mes collègues, nous sommes le tout premier relais. »  

Alice Simon connait une grande partie des habitants de cette petite ville particulièrement bien dotée en services divers.

Une application a été lancée au début du confinement pour que les habitants - du moins ceux connectés - restent informés par la mairie, qui peut ainsi relayer des conseils ou mieux organiser le lien social.
 

Repérer les plus de 70 ans isolés ...

« On entretient de très bonnes relations avec le pôle de santé, la gendarmerie, l’ADMR et des associations comme Familles Rurales ce qui permet d’être au plus près des considérations des uns et des autres », souligne Denis Coquelle, secrétaire de mairie.

Sur une initiative du maire Henri Girard, fraîchement réélu au premier tour des élections municipales, un recensement des personnes les plus fragiles a été organisé.

« Nous connaissons les personnes seules de plus de 70 ans qui vivent ici, et on prend de leurs nouvelles deux fois par semaine grâce à des référents qui les appellent et leur proposent de faire leurs courses si besoin. »

17 référents appellent ainsi 175 personnes âgées et se chargent de leurs listes de courses. Selon le maire, un appel a été lancé auprès d'un commerce local - appel resté infrucuteux. Finalement un partenariat a abouti  avec une grande-surface de Villers-Bocage, une commune voisine.

Concrètement, la liste de courses est déposée dans la boite aux lettres de la mairie, un conseiller municipal se charge de collecter les produits, et les courses sont ensuite déposées devant la porte de chacun.

...pour mieux briser leur solitude

 Les référents sont tous membres du CCAS (centre communal d’action sociale) ou conseillers municipaux comme Carole Ropert.

« En plus des courses, le but c’est de prendre de leurs nouvelles, de rompre la solitude. Certains sont déjà bien entourés par leurs voisins mais une dame a vraiment insisté pour que je l’appelle. Cela la rassure de savoir que quelqu’un va garder un contact régulier avec elle. »

D’autres apprécient le fait d’avoir des réponses à leurs questions. Carole Ropert précise que « certaines personnes âgées s’inquiètent de la situation sanitaire dans le village, ils veulent savoir où en est l’épidémie ici, si des cas ont été recensés et s’ils sont par conséquent en danger. On fait le lien. »
 


Un rôle administratif à tenir : rédiger les actes de décès

Si la mairie est fermée au public, elle effectue toujours de nombreuses tâches administratives et notamment les démarches en cas de décès d’un habitant sur la commune. « On fait en sorte d’échanger au maximum par mail avec les pompes funèbres. Ils ne viennent ici que pour récupérer l’acte de décès » explique Denis Coquelle.

Et heureusement que les temps ont changé : « auparavant, les élus ou le maire devaient sécuriser le transport des corps avant la mise en bière en passant un bracelet au défunt. Ce n’est plus le cas aujourd’hui et vu le contexte c’est une bonne chose. »

La loi a en effet été modifiée pour alléger « la charge induite par la surveillance des opérations funéraires […] notamment pour les élus des petites communes disposant d’un hôpital ou d’une maison de retraite » - JO du Sénat en date du 18/03/2010.

Aujourd'hui, c'est aux services de pompes funèbres d'assurer cette mission. Aucun cas de décès lié au coronavirus n'a été signalé pour le moment dans la commune. 







 
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