Covid et grippe flambent au CHU de Caen: des patients sont renvoyés chez eux, trop de personnel absent

Le Covid circule de nouveau activement en Normandie avec une hausse de 47% du taux d'incidence ces derniers jours. L'épidémie de grippe est toujours là elle aussi : les deux combinés désorganisent de nombreuses entreprises. Le CHU de Caen, qui emploie 7000 personnes, n'est pas épargné par la flambée des arrêts maladie. Des patients ont dû repartir précipitamment chez eux ces derniers jours.

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On a tendance à l'avoir laissé derrière nous, il est comme secondaire, oublié avec les masques au fond de nos sacs. Mais le Covid est toujours là. Et il fait des ravages dans des "milieux" professionnels ou scolaires : on a vu, Twisto, la compagnie de bus caennaise, communiquer la semaine dernière sur son incapacité à faire circuler tous les bus, à cause du nombre de chauffeurs touchés.

On constate aussi dans beaucoup de familles des emplois du temps perturbés dans les collèges et lycées à cause, là aussi, de professeurs malades. En Seine-Maritime, le taux d'incidence (qui est un indicateur de la circulation du virus) a fait un bond de plus de 53 % en une semaine. La moyenne normande est à 47%.

En mode dégradé

Le Calvados enregistre une incidence de 40%. C'est un peu moins que les voisins du Havre et de Rouen mais de nombreuses entreprises sont déjà en mode "dégradé", le temps de gérer les absences "maladie" qui tombent en cascade.

Ainsi, l'un des plus gros employeurs reste l'hôpital et à Caen, la semaine aura été difficile. Ce Mercredi 30 mars 2022, certains services du CHU ont dû s'adapter. 

Nous devons faire face à beaucoup d'arrêts maladie. Nous avons une centaine d'absents en ce moment. Grippe et Covid combinés ne nous épargnent pas en interne. Et on subit, en plus, la vague avec un flux de patients plus fort

Direction CHU Caen

"Ce matin j'ai été surprise de voir les infirmières m'annoncer ma sortie pour l'après-midi même alors que je suis venue pour un protocole de quatre jours qui n'est pas terminé", nous raconte une patiente de diabétologie. Tout s'est déroulé pour elle sans difficulté "mais ça fait drôle. On vous annonce quatre jours d'hospitalisation pour poser une pompe à insuline qu'il faut ensuite savoir utiliser quand on est seul chez soi. Et finalement, le séjour est réduit d'un tiers !" Alors même s'il n'y a pas "mort d'homme", c'est déroutant. "J'imagine que pour des personnes plus âgées, c'est plus difficile."

"On s'adapte, c'est comme ça depuis 2 ans"

Ainsi ce petit service a dû fermer brutalement. D'autres ont vécu le même déménagement de personnels et de lits.  "C'est plutôt un transfert temporaire des activités vers d'autres services", précise la direction du CHU de Caen. Et elle reconnaît qu'il y a bien eu ces dernières heures des "mouvements". 

On s'adapte, c'est comme ça depuis deux ans, le plan Blanc ne s'est jamais vraiment arrêté. Il est actif depuis décembre dernier.

Direction du CHU de Caen

Dans les rangs des personnels, c'est un subtil mélange de déjà vu, d'adaptation permanente et de lassitude qui se fait sentir. Mais, le service doit être assuré, alors tant bien que mal, le personnel s'adapte, part travailler dans des services en tension, même si ça n'est pas son affectation.  "On avait ce 30 mars pas moins de 30 cas Covid hospitalisés. Trente lits c'est déjà une forte activité", souligne notre interlocuteur à la direction. 

Des déprogrammations d'opérations et de soins sont aussi en cours. Une situation qui va de pair et qui pénalise, à chaque épisode de crise sanitaire, les gens en attente de soins importants ou d'examens attendus dans le suivi de pathologies graves.

L'hôpital et la région Normandie ne sont pas les seuls concernés par cette flambée et ce rebond, selon l'ANDRH, l'association nationale des DRH, le nombre de salariés absents est de nouveau en hausse avec des taux moyens de 10 à 15% par jour.

Une coïncidence avec la fin du port du masque obligatoire ? 

C'est une situation comparable à celle de janvier dernier avec des entreprise touchées de plein fouet et désorganisées. Ainsi, une question se pose : celle de la coïncidence avec la fin du port du masque obligatoire depuis le 14 mars, soit deux semaines plus tôt. Est-il temps de faire marche arrière ? De plus en plus de personnes le remettent spontanément. Et il reste imposé dans les transports et à l'hôpital. Ailleurs, c'est au bon vouloir de chacun.

"A l'école, par exemple, on sait que le masque n'est plus obligatoire mais il est peut-être conseillé", chuchote une source à l'inspection académique. Chacun fait comme il veut, c'est un appel au bon sens. 

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