Le sémaphore de Villerville (Calvados) a été construit en 1911 au sommet d'un promontoire qui culmine à 136 mètres de hauteur. Sa situation offre une vue imprenable sur l'estuaire de la Seine, mais le terrain est devenu trop instable. La Marine a dû évacuer les lieux en urgence. Officiellement, il ne s'agit que d'une "mise en veille temporaire".
Sa situation est particulière : le bâtiment surplombe la falaise. C'est une situation idéale pour qui veut scruter l'océan, mais elle rend le bâtiment un peu plus vulnérable que d'autres. "La tour de veille, ainsi que les abords du terrain sont suivis avec attention, en raison de la topographie des lieux, susceptibles d’être concernés par des mouvements de terrain", explique la Marine Nationale. L'édifice a été construit en 1911. Il a toujours fait l'objet d'une surveillance particulière. "Cette situation est connue et fait l'objet d'études régulières qui n'avaient jusqu'à présent pas donné de signe d'inquiétude à court et à moyen terme" précise la Marine dans un communiqué.
Des fissures inquiétantes
Il n'a pas plu au printemps. Pas davantage en été. La sécheresse de cette année 2022 semble bien avoir précipité le sort de cette vigie. "Les phénomènes météorologiques extrêmes rencontrés depuis le printemps 2022 semblent avoir amplifié les mouvements de terrain et impacté de manière visible le bâti de la tour du sémaphore, occasionnant l’apparition de fissures", indique la Marine Nationale.
Au début du mois de novembre, le commandant d'arrondissement maritime a ordonné l'évacuation des lieux. Neuf personnes s'y relaient d'ordinaire pour observer l'estuaire. Michel Marescot, le maire de Villerville semble presque soulagé. "Maintenant qu'il y a des marques de fissures, il était très opportun de prendre cette décision par mesure de sécurité pour le bâtiment mais surtout pour le personnel. Je sais que c'est un déchirement pour les militaires, mais c'est ce qu'il fallait faire".
C'est le sémaphore de la Hève, situé près du Havre, qui prend le relais de la surveillance maritime. "Une partie du personnel de Villerville y assure la permanence de veille", précise la Marine qui ajoute que la création d'un "sémaphore temporaire est en cours d'étude". Des études géologiques vont être menée. Il faudra sans doute envisager des travaux de consolidation dont nul ne peut encore prévoir l'ampleur. "C'est une vieille dame", souligne Michel Marescot en parlant de ce bâtiment plus que centenaire. Le maire de Villerville veut croire à "un désarmement momentané". La Marine parle aussi d'une mise en veille temporaire. Le dérèglement climatique semble toutefois vouloir imposer sa loi.