Des stars, des films et des polémiques : le festival de Deauville va-t-il souffler ses 50 bougies sans se prendre les pieds dans le tapis ?

Le coup d'envoi de la 50e édition du festival du cinéma américain est donné ce vendredi 6 septembre. Réalisateurs, acteurs et actrices seront au rendez-vous de cet événement, dont la préparation a été émaillée de plusieurs polémiques.

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"Il m'a dit : bon, Claude, si on devait faire un festival de cinéma à Deauville, qu'est-ce qu'on pourrait faire comme type de festival ? Je lui ai dit : écoutez, depuis un certain 6 juin 1944, je crois que les Américains ont un droit à un petit bout de ce territoire". Le plus deauvillais des réalisateurs français, Claude Lelouch aura su trouver une oreille attentive chez Michel d'Ornano. Le 3 septembre 1975, le maire de Deauville déclare ouverte la 1ère édition du festival du cinéma américain.

Fondé par Lionel Chouchan, écrivain et publicitaire, et André Halimi, producteur de télévision, il s'est imposé au fil du temps comme un rendez-vous incontournable de la rentrée en Normandie. Et du paysage cinématographique français. Hormis le prestigieux festival cannois, Deauville est sans doute le doyen des rendez-vous cinéphiliques (Cognac, Avoriaz ou le festival du cinéma asiatique de Deauville ont tous baissé le rideau). Et ce vendredi 6 septembre, il déroule pour la 50e fois le tapis rouge au septième art américain.

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A l'aube de la 50e édition, retour sur l'histoire du festival du cinéma américain de Deauville ©J.Perrotte/V.Potel

En près d'un demi-siècle, le festival normand a évolué. À ses débuts, il est la vitrine du cinéma hollywoodien. Les stars affluent sur les planches pour promouvoir les grosses productions estivales américaines qui seront projetées quelques semaines plus tard, à l'automne, dans les salles françaises. Avec internet (et le piratage), les sorties sont désormais mondialisées. Et Deauville est devenue la vitrine d'un autre cinéma, plus indépendant des gros studios. La bascule s'opère en 1995 avec la création de la compétition. 

Des premiers films et des classiques

Un festival de cinéma, ce sont d'abord des films, 108 projetés cette année. Une fois encore, la compétition fait la part belle aux jeunes talents. "Sur les 12 films en compétition, huit sont les premiers films de leurs réalisateurs", a récemment rappelé Aude Hesbert, la nouvelle directrice du festival, "c'est une affirmation de la confiance en l'avenir".

La liste des films en compétition

  • BANG BANG de Vincent Gra­shaw
  • COLOR BOOK de David For­tune - Pre­mier film
  • DADDIO de Chris­tie Hall - Pre­mier film
  • EXHIBITING FORGIVENESS de Titus Kaphar - Pre­mier film
  • GAZER de Ryan J. Sloan - Pre­mier film
  • IN THE SUMMERS d’Ales­san­dra Laco­raz­za Samu­dio - Pre­mier film
  • LA COCINA d’Alon­so Ruizpalacios
  • LES DAMNÉS de Rober­to Minervini
  • NOËL À MILLER’S POINT de Tyler Taor­mi­na
  • SING SING de Greg Kwedar
  • THE KNIFE de Nnam­di Aso­mu­gha - Pre­mier film
  • THE SCHOOL DUEL de Todd Wise­man - Pre­mier film
  • THE STRANGERS’ CASE de Brandt Ander­sen - Pre­mier film
  • WE GROWN NOW de Min­hal Baig

Pour cette 50e édition, le festival de Deauville a souhaité remettre en lumière 50 classiques du cinéma américain, du plus récent Once upon a time in Hollywood de Quentin Tarantino aux chefs-d’œuvre du muet Intolérance de D.W Girffith ou l'Aurore de Murnau, mais aussi Taxi Driver, L'Exorciste, Citizen Kane, Rambo, Le Dictateur, Casblanca ou La horde sauvage.

Le festival, c'est aussi des documentaires (les docs de l'oncle Sam) avec notamment Super/Man : l'histoire de Christopher Reeve ou Sharon Stone : l'instinct de survie

Temps fort de cette semaine, les Premières, point d'orgue de chaque journée. La plus attendue pour les cinéphiles français sera sans nul doute celle de Megalopolis, un film que Francis Ford Coppola a porté pendant plus de 25 ans et qui a suscité quelques polémiques (une critique divisée, comportement du réalisateur dénoncé durant le tournage et bande-annonce controversée).

Un parrain, une jedi et Obama

Si les superproductions se font désormais rares à Deauville (seule exception cette année, le Beetlejuice Beetlejuice de Tim Burton), les stars, elles, sont bien au rendez-vous de cette 50e édition. La projection de Megalopolis aura lieu en présence du réalisateur du Parrain et d'Apocalypse Now.  La palme d'or 2024 fera également le déplacement en Normandie. Sean Baker, lauréat du prix du jury en 2015 à Deauville pour Tangerine, présentera son dernier film Anora. Autre grand représentant du cinéma d'auteur US, James Gray (Little Odessa, The Yards, The lost city of Z, Ad Astra) à qui Deauville rend hommage cette année. 

Ils brillent devant la caméra. Ils illumineront le tapis rouge de leur présence. Acteurs et actrices participeront également à cette grande célébration du cinéma américain, à commencer par Michael Douglas qui recevra le Prix d'honneur lors de la soirée d'ouverture de cette 50e édition. Sebastian Stan (le soldat de l'hiver dans les productions Marvel) et Daisy Ridley (l'héroïne de la dernière trilogie Star Wars en date) recevront tous deux le Prix du nouvel Hollywood. Nathalie Portman sera également mise à l'honneur avec l'inauguration d'une cabine de plage (une tradition à Deauville) et un Deauville Talent Award.

Enfin, une toute jeune réalisatrice, Malia Ann, recevra le Prix de la nouvelle génération (une nouveauté de cette 50e édition) et présentera son premier film The heart, un court-métrage de 18 minutes. La jeune femme de 26 ans n'est autre que l'une des filles de l'ancien président américain Barack Obama. 

Avis de tempête avant la 50e édition

La préparation cette 50e édition a été marquée par plusieurs affaires ou polémiques ces dernières semaines. Peu avant l'été, Bruno Barde, qui tenait la barre du festival depuis 30 ans, a été débarqué après l'enquête de nos confrères de Mediapart. Plusieurs anciennes collaboratrices ont rapporté des faits de harcèlement, des gestes et comportements inappropriés.

Fin août, la vague #MeeToo a de nouveau frappé le festival. La nouvelle directrice, Aude Hesbert, a annoncé dans un entretien à la Tribune du dimanche l'éviction d'Ibrahim Maalouf du jury. Le trompettiste avait été condamné pour agression sexuelle avant d'être relaxé. Le musicien et son avocate ont dénoncé un "scandale absolu" et leur intention de porter l'affaire en justice.

Quelques jours plus tard, l'hebdomadaire Le Point annonçait que l'actrice et réalisatrice Maïwenn avait été initialement pressentie pour être présidente du jury (c'est finalement l'acteur Benoït Magimel qui a été choisi) avant d'être évincée par la nouvelle direction. Une accusation qu'a réfutée Aude Hesbert dans les colonnes de Ouest-France

Un événement à suivre sur France 3 Normandie

Comme chaque année, la rédaction de France 3 Normandie se mobilise pour vous faire vivre le festival du cinéma américain de Deauville, sur notre antenne et sur le numérique (site web et réseaux sociaux) : directs sur le tapis rouge, reportages sur la compétition et sur la vie du festival, invités et interviews. 

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