En baie de Sallenelles, on réapprend aux humains à vivre avec les phoques

Le phoque veau marin s'est installé dans la Baie de l'Orne dans les années 90. Chaque été, les bénévoles du groupe mammologique normand effectue un comptage de la population et sensibilise les touristes de passage dans la région.

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Pas de vacances pour les bénévoles du Groupe mammologique normand. Cette association qui étudie et protège, depuis 1978, les mammifères sauvages, active tous les étés sa brigade phoque. Sa première mission consiste à établir un recensement des phoques veaux marins qui viennent se prélasser sur le sable à marée basse. 

Maël Diveres, guide bénévole à la Maison de l'estuaire, scrute la baie dans ses jumelles, à bonne distance des animaux. "Les comptages ne sont pas simples : les phoques ont tendance à se mettre en paquet un peu les un derrière les autres." Ce matin, il en aperçoit neuf sur le sable. Un dixième se cache peut-être dans l'eau. "On a un trombinoscope de tous les phoques qu'on a repérés dans la zone avec leurs noms et leurs caractéristiques singulières. Ça peut être des cicatrices, des tâches, un pelage particulier", explique-t-il.

"Ce n'est pas forcément facile d'avoir un suivi fiable parce qu'on ne peut pas forcément les identifier à cahque fois. Et puis, on n'a pas tellement de bagues ou de balises. On a quelques individus bagués mais ça reste rare." Les animaux bagués sont en effet ceux qui sont passés dans un centre de soins durant leur jeuness. En Normandie, l'association Le Chêne recueille ainsi des bébés phoques pour les soigner dans son refuge situé à Allouville-Bellefosse, en Seine-Maritime. Elle permet également de les parrainer.

Les jumelles, les guides bénévoles de la maison de l'estuaire de Sallenelles invite aussi les touristes à venir y coller leur oeil. Jérémie, 10 ans, est venu de l'Eure avec sa famille passer des vacances sur les côtes du Calvados. Le jeune garçon tente de compter les phoques qu'il aperçoit au loin sur le sable. "Là, ils sont en train de se reposer pour retourner pêcher quand la marée va remonter", lui explique Anaïs, la guide, à ses côtés. "Il faut toujours qu'ils soient très près de l'eau au cas où il y a un danger. On ne se rend pas vraiment compte qu'ils ont une ouïe beaucoup plus développée que la notre. Le moindre bruit sur la plage, ils vont l'entendre et ça peut  leur faire peur vu qu'ils ne sont pas à l'aise quand ils sont posés sur le sable."

Et le danger, pour ces phoques veaux marins, peut venir des humains. "Le phoque est revenu récemment sur nos côtes, depuis les années 90. Les gens ont oublié de vivre avec ces espèces sauvages. Il y a beaucoup de dérangement et beaucoup de méconnaissance", explique Mélissande Gaultier, chargée de mission mammifères marins, "Ils pensent qu'il faut les remettre à l'eau alors que finalement les phoques viennent juste dormir sir les plages. Il n'y a pas de souci à avoir. Il ne faut pas les arroser."

Apprendre à les connaître pour ne pas commettre d'impair. Les phoques deviennent parfois bien malgré eux des attractions. Ces animaux, qui n'aspirent qu'à la tranquillité, sont bien souvent harcelés par des promeneurs attisés par la curiosité et en quête d'un cliché à partager sur les réseaux sociaux. "C'est une espèce protégée", rapelle Mélissande Gaultier, "On n'a pas le droit de s'en approcher et c'est passible d'une amende." Celle-ci s'élève à 750 euros. 

Pour assurer la tranquillité des phoques sur leurs plages, certaines communes normandes adhèrent à l'opération "Ilôts de tranquillité". Elles matérialisent un périmètre de sécurité autour de l'animal, une zone de protection où le promeneur n'est pas le bienvenu. Ce périmètre assure la sécurité de l'animal mais aussi de l'être humain. "Ça reste un animal sauvage dont ne peut pas prévoir les réactions", explique Mélissande Gaultier, "Même si ce n'est pas un animal agressif, il peut quand même mordre. Il a une mâchoire de carnivore, avec des dents très acérées." Certains sépcialistes parlent d'une mâchoire "plus puissante qu'un pitbull". Sans oublier ses griffes "plus grosses qu'un Beauceron". Rappelons qu'un un mâle adulte peut atteindre les 2,50 mètres pour un poids oscillant  entre 150 et 300 kilos. Un "beau bébé" qu'il convient de ne pas effrayer.

 

 

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