Entrer dans le bassin facilement, motricité aquatique, se déplacer avec des mouvements : une base qui s'apprend ou pas. Encore aujourd'hui, un enfant sur deux ne sait pas nager. Les parents doivent redoubler d'efforts pour que ça évolue : pendant les vacances c'est le moment !
Certes avec l'école, les enfants ont très souvent l'occasion de venir à la piscine dès la grande section de maternelle. "Mais en groupe de 25 à 30, voire 45 s'il y a deux classes, et pour 25 à 30 minutes de présence réelle dans l'eau. On n'a pas le temps de travailler grand chose et surtout pas individuellement", constate Nicolas Duval, le directeur d'Aquanacre à Douvres-la-Délivrande (14).
Trop d'enfants n'ont, en réalité, pas franchement l'occasion de venir régulièrement à la piscine et de s'y épanouir. "soit parce que leurs parents ont une appréhension à gérer pour eux-mêmes : peur d'avoir froid, de s'ennuyer. Ils n'aiment pas trop l'eau et n'ont pas envie d'y perdre leur temps. Soit parce qu'ils n'ont tout simplement pas le réflexe."
A son entrée en sixième, l'enfant passera pourtant un test : l'ASSN, le "savoir nager scolaire".Aujourd'hui, les statistiques françaises sont claires : un enfant sur deux ne sait pas nager quand il entre au collège.
Il est important pour le bien-être de l'enfant et son intégration sociale de savoir nager, un minimum : rien de marrant de se retrouver au milieu des blagues de camarades peu compréhensifs. Alors autant vérifier avant l'entrée au collège que votre enfant sait se débrouiller seul dans l'eau, sans hésiter, et en toute sécurité pour lui.
Pour tous les budgets
C'est aussi une question de budget, des cours individuels coûtent environ 2O à 25 euros la séance. Il y a aussi les cours collectifs pour environ 100 euros les 10 cours et enfin, cette belle opération du Secours Populaire "Comme un poisson dans l'eau" qui permet à des enfants de milieux modestes de profiter d'une semaine de cours, près de chez lui.Dans le Calvados, les picines d'Argences, de Falaise, de Douvres-la-Délivrande et Carpiquet participent, par exemple, à ce dispositif.
Mais dans beaucoup de piscines de France, et notamment celle du groupe Normand Récréa, cette opération est menée à chaque vacances scolaires (Noël, la Toussaint et Pâques) auprès d'un jeune public inscrit auprès du Secours populaire.
Pour cette première semaine de vacances de la Toussaint 2019, six enfants de 7 à 11 ans vont chaque jour à Aquanacre (Douvres-la-Délivrande dans le Calvados) suivre 45 minutes de cours.
Eloan et Loevan, des jumeaux de bientôt 7 ans viennent pour la deuxième fois. Leur maman a été ravie de voir les progrès après leur première semaine, à Noël dernier . "Jamais je n'aurais eu le budget pour leur offrir ça. C'est pourtant primordial pour eux et leur épanouissement. Adulte, je suis convaincue qu'il faut savoir nager. Mais moi il ne m'écoutent pas et je ne sais pas comment leur enseigner les bases."
Vous avez de l'air dans vos poumons, si vous sautez vous allez remonter comme un ballon (les mots du maître-nageur pour convaincre les enfants de mettre la tête sous l'eau et de se laisser couler avant de remonter)
Rassurer et apprendre les bases
"Une des premières choses à vérifier, c'est leur manière de descendre à l'échelle. Il ne faut pas qu'ils redoutent de partir en arrière. Aisance, flottaison, équilibre, ça viendra ensuite", explique Pierre le maître nageur qui toute la semaine va accompagner les enfants, à chaque cours.
"Une fois j'ai eu un enfant qui ne voulait même pas aller dans le bassin. A la fin, il me faisait les 4 nages dans l'eau !", assure t-il très convaincu qu'il trouvera les clés pour convaincre toutes les petites résistances.
Trop de parents croient que leurs enfants savent nager, mais ce n'est pas si vrai
"C'est parce que les moniteurs sont avec eux en petit groupe que j'ai accepté que ma fille vienne", explique Vanessa qui reconnaît avoir elle-même peur de l'eau depuis que des copains lui ont fait boire la tasse quand elle était ado. "J'ai cru ce jour-là dans la mer que je n'allais pas remonter", grimace t-elle à la simple évocation de ce souvenir angoissant.
"Ma fille va cette année devoir aller à la piscine avec l'école et franchement j'ai à peine confiance quand on sait qu'ils sont 30 dans le bassin. Je préfère qu'elle soit briefée comme aujourd'hui avant d'affronter ça avec sa classe."
"Trop de parents croient que leurs enfants savent nager parce qu'ils n'ont pas peur. Mais être autonome, c'est autre chose", constate Nicolas Duval, le directeur d'Aquanacre. "Les accidents graves sont rares heureusement mais il faut bien se dire que c'est souvent la dernière heure d'ouverture, quand le moniteur est occupé à ranger le matériel que des incidents se produisent. L'enfant ne remonte pas. Il faut l'aider vite. Et trop de parents sont dans l'inattention. "
S'entendre dire après une semaine de cours qu'il n'y a plus de soucis, que vous pouvez lui faire confiance : ça n'a pas de prix, de toute évidence.
Vidéo - ambiance dans le bassin quand il faut dès le premier cours apprendre à lâcher le bord :