Etienne de Crécy au festival Beauregard : "Je stresse plus quand je suis DJ que quand je fais un live"

L'un des  grands noms de la scène musicale électronique française est l'une des têtes d'affiche du festival Beauregard 2019. Il nous a parlé de son rapport à la scène et au live.

"La musique que j'ai découverte et que j'ai décidé de faire c'est de la techno. Après, le terme a défini tellement de musiques différentes que c'est un peu difficile." Etienne de Crécy est l'un des grands noms de la scène musicale électronique française. L'ingénieur du son découvre avec son collègue et ami Philippe Zdar la "techno" au début des années 90. Les deux hommes créent le duo Motorbass et sortent en 1996 l'album "Pansoul" considéré comme une référence de la "french touch" avant de poursuivre leur route chacun de leur côté. Pour Philippe Zdar, récemment disparu, ce sera Cassius. Etienne de Crécy, lui rencontrera le succès avec les trois volumes de Super Discount. C'est la troisième fois cette année qu'il se produit au festival Beauregard.

Interview intégrale réalisée par Pauline Comte
 

 

"DJ, il y a plus de responsabilité"

Pour cet ingénieur du son venu de l'ombre des studios puis passé derrière les platines du DJ, la découverte de la scène s'est faite tardivement. "Pour moi, DJ c'était la façon de présenter la musique électronique. Je suis arrivé au live avec le Super Discount 2 et je me suis rendu compte que c'était hyper intéressant. Je me suis rendu compte que je stresse plus quand je suis DJ que quand je fais un live. Sur un live, je propose ma musique. Si les gens n'aiment pas, si les gens ne dansent pas, je ne peux rien y faire, c'est ma musique que je joue. Quand je suis DJ, si les gens ne dansent pas, je dois trouver le bon morceau pour amener les gens dans l'aventure. DJ, il y a une plus grande responsabilité."
 

En concert, Etienne de Crécy est accompagné d'un dispositif scénique conçu par Alex Lebrun, 13 écrans led transparents de deux mètres sur trois qui permettent de créer "une sorte de confusion visuelle" entre réalité et image projetée. "Le live électronique, c'est un truc que j'ai toujours trouvé pas très spectaculaire. Le travail (du musicien) reste très peu spectaculaire. Les musiciens électroniques ont besoin d'amener quelque chose qui fasse le lien entre la musique et un imaginaire qui serait plus large que juste quelqu'un qui pousse des boutons. C'est donc hyper important."

Je préfère avoir une grosse installation scénique pour détourner l'attention de ma personne


Et ce d'autant plus que le musicien ne se considère pas vraiment comme une bête de scène. "Je bouge assez mal les bras. J'ai pas trop le sens du rythme, je ne suis pas trop musicien et donc je bouge les bras à contretemps. C'est souvent embarrassant pour tout le monde. Je préfère avoir une grosse installation scénique pour détourner l'attention de ma personne. Ce qui fait qu'il ya quelque chose de plus intéressant à voir que quelqu'un qui tape des mains pas dans le rythme." Pas de crainte pour autant de voir l'image supplanter le son. "Si on coupe le son, les gens ne vont pas danser sur des images qui clignotent, c'est sûr. Le concert, s'il n'y a pas les images, il tournera. S'il n'y a pas le son, les gens s'en vont."

 
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