Située dans le quartier du Grand Parc, la Voix des Femmes accueille des femmes et des hommes, habitants de Caen la Mer et des alentours, de toutes origines et conditions sociales. Au plus proche des habitants, elle prouve au quotidien que le Vivre-ensemble, n’est pas une utopie.
« La voix des femmes c’est un grand bateau sur lequel il y a des matelots, des professionnels, qui accueillent, conseillent, orientent et accompagnent les personnes » explique Marina Malhaire la présidente de l’association. On y trouve des cours de français qui comptent 300 inscrits, des ateliers créatifs ou encore des cours de code de la route. Ces ateliers sont là pour « permettre aux gens de s’épanouir, de prouver qu’ils ont des compétences, l’envie d’être ensemble et d’avancer ensemble » souligne Marina.
Favoriser la cohésion sociale, l’insertion, à travers toutes actions, formations, projets permettant l’intégration, le développement linguistique, créatif, sportif, culinaire, afin de soutenir et promouvoir le vivre-ensemble axé sur l’épanouissement individuel et la diversité culturelle. Tel est le mantra qui flotte partout ici, dans les locaux de VDF, la Voix des Femmes.
Apprendre à conduire… Sa vie.
Les leçons de code de la route sont dispensées par Dominique Bougault, un moniteur d’auto-école à la retraite.
Ici, on s’est rendu compte qu’il y avait beaucoup de femmes qui voulaient apprendre à conduire, et qui allaient dans une auto-école classique…. Mais il y a plein de mots qu’elles ne comprenaient pas !
Dominique
Dominique est bénévole et a rejoint l’équipe « il y a très longtemps » lance-t-il en souriant. En réalité, c’est depuis la création de l’association qu’il prodigue son savoir-faire et accompagne les adhérents qui le souhaitent dans l’obtention de leur code et, par extension de leur permis de conduire. Dominique se réjouit de la réussite de ses élèves, car pour ce septuagénaire, conduire, c’est faire un pas de plus vers l’indépendance et la liberté. Comme Dominique, Baya Mokhtari a fait ses débuts en tant que bénévole en 1992, à la création de la structure. Pour ne plus jamais quitter le navire. Elle exerce aujourd’hui la fonction de co-directrice sur le volet médiation. Elle anime des ateliers mieux-être/ bien-être en groupe ou individuellement. Objectif : permettre aux adhérents de reprendre confiance en eux.
Un atelier, pour un premier roman
Un atelier suivi il y a 4 ans par Stella Ruffin et qui a fait ses preuves, puisque la jeune femme encouragée par Baya, a pu reprendre l’écriture et finir la rédaction de son premier ouvrage intitulé Lettres de Stella.
Baya ma maman de coeur, celle qui quand j’ai un doute ou une question est toujours de bon conseil. C’est elle qui m’a poussée à aller plus loin dans mon livre.
Stella
Arrivée à « La voix des femmes » pour reprendre confiance en elle, Stella s’est retrouvée au bout de quelques temps de l’autre côté de la barrière en animant à son tour des séances de prise de confiance en soi avec un groupe de femmes.
Kaoutar Ayadi est elle aussi une ancienne adhérente, avec un joli parcours. Cette jeune femme d’origine marocaine est arrivée un jour à Hérouville.
Je suis arrivée là, je ne parlais aucun mot en français.
Kaoutar
Elle a été orientée vers l’association avec laquelle elle a commencé par prendre des cours de français. Enceinte de deux mois à son arrivée, l’association a su accompagner cette mère célibataire dans ses démarches, afin de faciliter au mieux un nouveau départ. Aujourd’hui, Kaoutar est une femme accomplie qui parle parfaitement le français. Elle a également décroché son permis de conduire. Et, cerise sur le gâteau, la trentenaire a pu réaliser son rêve il y a deux ans, avec l’ouverture de sa boutique de création et de prêt-à-porter. Une réussite qu’elle doit en partie au travail fourni par les membres de l’association qu’elle juge « importante à Hérouville ».
En 30 ans, la Voix des femmes aura changé, grâce à ses paroles d’optimisme et de bienveillance, le destin de très nombreux habitants.