Après plusieurs années de hausse constante, les prix des biens immobiliers ont stagné ces derniers mois en Normandie. Même s'ils restent élevés, ils devraient baisser progressivement en 2024, à la faveur d'une inflection des taux d'intérêts des emprunts immobiliers.
2024, année du renouveau du marché de l'immobilier ? Les notaires sentent frémir une inversion de tendance, à la défaveur des vendeurs. Il se pourrait bien que les achats de logements repartent à la hausse en fin d'année.
La loi Pinel, seule soupape
Ces dernières années, elles ont baissé à cause de l'inflation et de la baisse du pouvoir d'achat. En conséquence, la plupart des Normands ne se jettent plus dans de grands projets immobiliers.
Ainsi, entre août 2022 et septembre 2023, il s'est vendu 33% de terrains à bâtir en moins. L'ancien n'a pas non plus le vent en poupe puisque les ventes de maisons (- 16%) et d'appartements (-10%) ont également baissé.
En revanche, sur la même période, les achats d'appartements neufs se sont envolés (+ 70%). La raison de ce décollage en flèche : la loi Pinel permettant d'investir dans la pierre neuve tout en défiscalisant.
Depuis dix ans, et encore davantage après la période du Covid-19, les prix des biens immobiliers ont flambé.
"On a connu des années très fortement favorables aux vendeurs, avec des prix qui montaient et peu de discussion possibles sur la négociation", constate Frédéric Violeau, notaire à Caen.
Cependant, il semblerait qu'un point de stagnation ait été atteint ces derniers mois. + 1,7% dans la Manche, + 0,9 dans le Calvados, et - 0,1 dans l'Orne. Bref, on sent poindre un début d'inversion de courbe.
Petit à petit, le jeu va s'équilibrer entre vendeurs et acquéreurs. Ces derniers vont pouvoir proposer des prix qui ne seront pas forcément compatibles avec ce que les vendeurs auront estimé de prime abord, mais qui le seront avec un marché qui évolue, et qui s'adapte.
Frédéric Violeau, notaire à Caen
La baisse des taux d'intérêts salvatrice pour le marché ?
Si les ventes se font moins nombreuses depuis quelques temps, c'est aussi du fait de la forte hausse des taux d'intérêts des emprunts bancaires. Aux alentours de 1,5% avant la crise sanitaire, ils ont bondi à plus de 5,5%.
En conséquence, le marché s'est tendu, devenant inquiétant pour le secteur immobilier. "On a des taux qui ont augmenté de 300% en 18 mois, aucun marché ne peut supporter ça", analuse Frédéric Violeau.
Toutefois, progressivement, les taux d'emprunt baissent. En moyenne à 4,45% en novembre dernier, il est aujourd'hui aux alentours de 4,05%, certains courtiers descendent même jusqu'à 3,80% en ce début d'année 2024.