INFOGRAPHIES. 150 000 logements vacants en Normandie : les clés pour comprendre l'explosion du nombre d’habitations vides

Ce mardi 16 janvier, l'INSEE a révélé les chiffres du nombre de logements vacants en Normandie. Ces derniers ont explosé en 15 ans. La démographie et le faible dynamisme du marché immobilier font partie des causes avancées.

Un logement est vacant, selon la définition de l'INSEE, s'il est inoccupé car "proposé à la vente ou à la location" hors saisonnière, "déjà attribué et en attente d'occupation", "en attente de succession", "conservé par un employeur pour un usage futur au profit d'un de ses employés" ou "sans affectation précise" (vétuste par exemple).

En Normandie, la part de ces logements a augmenté de 47% entre 2009 et 2020. Trois chiffres pour mieux comprendre le phénomène.

150 000

C'est le nombre de logements vacants en Normandie. Au total, 1 logement sur 12 était inhabité en 2020, soit 8,1% du parc du logement dans la région.

Si ce ratio correspond à la moyenne nationale, la Normandie est en revanche la région de France métropolitaine où la part de logements vacants a le plus augmenté en proportion entre 2009 et 2020. 

Cette part est particulièrement forte dans l'Orne (11,1%) et plus faible dans le Calvados (6,8%).

Pour contrer ce phénomène, la taxe sur les logements vacants, instaurée en 1999, a été largement étendue au 1er janvier 2024. Elle concerne désormais 262 communes normandes urbaines ou rurales, toutes situées en "zones tendues".

+ 2,5%

C'est l'évolution annuelle moyenne du nombre de logements vacants dans 15 intercommunalités normandes situées sur le littoral. Dans ces dernières, ce taux progresse plus lentement qu'ailleurs en Normandie...

Mais quid du "phénomène Airbnb" ? Il n'entre pas en ligne de compte dans ce chiffre. Les logements proposés à la location saisonnière ne sont pas considérés comme vacants, nous explique l'INSEE.

Pour ces derniers, "le logement est plutôt considéré comme une résidence secondaire. Par ailleurs, un bon nombre de locations, notamment Airbnb, est constitué de chambres ou de parties de logements intégrées à une résidence principale."

Ainsi, sur les territoires littoraux, en particulier les plus touristiques, "il peut y avoir un plus grand nombre de résidences secondaires, et en raison de la tension sur le marché immobilier, un plus grand nombre de logements occupés et beaucoup moins de logements vacants".

A contrario, la Métropole Rouen Normandie par exemple, où la population augmente mais où le parc de logements connaît parallèlement une forte croissance, le nombre de logements vacants progresse de 3,8% par an en moyenne.

10,2%

C'est le taux de logements vacants dans les communes très rurales, aux habitats très dispersés.

Il est bien plus important que dans les petites villes ou les grands centres urbains, mais très légèrement dépassé (10,5%) par les centres urbains "intermédiaires" où, là encore, le parc de logements progresse.

"Globalement, la part de logements vacants est plus faible qu’au niveau national dans les communes situées autour des grandes villes et dans les espaces ruraux, et à l’inverse plus forte dans les communes urbaines, les bourgs ruraux et les communes rurales les moins densément peuplées", précise le communiqué de l'INSEE.

Mais comment expliquer ces disparités ? "La vacance des logements résulte d’une inadéquation entre les besoins et l’offre de logement. Mais cet écart peut avoir de nombreuses causes : qualité ou état des logements, coût d’achat ou de location, taille du logement, etc. La démographie est souvent un facteur déterminant", nous détaille l'INSEE :

  • "Dans les communes les plus rurales, la demande est faible en raison d’une démographie atone. Par ailleurs, on y trouve plus de logements anciens qui nécessitent parfois beaucoup de travaux. Dans ces territoires, la population est également souvent plus âgée et donc les « familles » plus petites, alors que les logements y sont plus souvent des maisons et moins souvent des appartements de 1 à 3 pièces."
  • "Dans les communes centre, il est plus difficile de trouver des logements de taille suffisante (peu nombreux) à un prix raisonnable (notamment du fait de leur rareté, mais aussi du prix du foncier). Cela peut conduire les familles à aller chercher en périphérie les logements qui leurs conviennent. Cela explique aussi la plus faible vacance sur ces territoires périurbains."
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