La Normandie va connaître une baisse intense de sa jeunesse dans les années à venir. D'après une projection de l'Insee publiée ce vendredi, la région devrait perdre 222 000 enfants de 3 à 18 ans d'ici à 2070, et même 93 000 rien que d'ici à 2030.

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Le constat est accablant, alarmant. 439 000 jeunes en âge d'aller à l'école (3-18 ans) devraient peupler la Normandie en 2070 selon les projections de l'Insee, soit 222 000 élèves de moins qu'en 2018 (661 000). Cette baisse vertigineuse (-34%) s'explique par deux grands facteurs : la chute de la fécondité, et un déficit migratoire important.

C'est une tendance nationale, les femmes font moins d'enfants, parce qu'elles travaillent bien plus qu'en 1968, parce qu'elle font des études plus longues et parce que l'âge du premier enfant recule d'année en année. En revanche, nous n'avons pas pris en compte l'éco-anxiété, cette tendance récente qui rebute les jeunes à concevoir des enfants par peur de l'avenir écologique de la planète. 

Camille Hurart, auteur de l'étude

Pour faire simple, dans la région, les femmes font moins d'enfants qu'ailleurs, et les habitants ont tendance à s'exiler. Comme le relevait déjà une étude publiée à l'automne dernier, la Normandie devrait perdre 15% de sa population actuelle en 2070. Dès lors, on comprend mieux la tendance à la dégringolade dans la frange des 3-18 ans, qui est toutefois bien plus prononcée que pour les autres tranches d'âge. 

Entre 2018 et 2040, le nombre de jeunes de 3 à 18 ans devrait diminuer fortement, de 6 700 en moyenne par an. 

Camille Hurard, auteur de l'étude de l'Insee

La part des jeunes dans l’ensemble de la population normande passerait ainsi de 20 % en 2018 à 15 % en 2070. Evidemment, cette baisse intense aura de nombreuses répercussions dans la région, notamment au niveau de la scolarité. Depuis une dizaine d'années, la tendance est déjà à la fermeture des écoles et collèges, il est fort probable que le rythme s'accélère nettement dans les décennies à venir. 

L'Eure, l'Orne et la Manche pourrait perdre près de la moitié de leur jeunesse

Si l'étude de l'Insee permet d'établir une projection département par département, elle ne sectorise pas davantage les zones les plus affectées par la désertion de la jeunesse. Tout au plus sait-on que les grands bassins de population perdront, logiquement, moins d'enfants. La Seine-Maritime (- 67 900 - 27%) et le Calvados (-42 100 / -31%) seront donc les moins touchés, même si le pourcentage de baisse est largement supérieur à la moyenne nationale (-18%). 

En revanche, le départements ruraux de la région courent vers une catastrophe démographique. La Manche (-36 600 / -40%), l'Orne (-21 500 / -41%) et surtout l'Eure (54 000 / -42%) pourraient perdre près de la moitié de leur enfants en âge d'être scolarisés d'ici à 2070. 


La baisse se révèlerait particulièrement intense pour les potentiels élèves d'écoles élémentaires, et ce dès 2030. Les 6-10 ans passeraient ainsi de 207 200 à 164 100 (21%) d'ici à 7 ans, et à 132 200 d'ici à 2070 (-37%). 

La Normandie lanterne rouge nationale

A noter, plus globalement que la Normandie figure en queue du classement national. D'ici à 2070, c'est la région de France qui va perdre proportionnellement le plus d'enfants en âge d'aller à l'école (-34%). La Bourgogne-Franche-Comté (-33%) et le Grand-Est (-32%) suivent de près. A l'autre bout, l'Occitanie (-8%), l'Auvergne-Rhône-Alpes (-11%) et l'Île de France (-12%) limitent la casse d'un pays qui devrait perdre environ 18% de sa jeunesse sur le demi-siècle qui arrive. 

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