Lors de sa dernière allocution, le chef de l'Etat a demandé au gouvernement de s'assurer de l'isolement des personnes contaminées par la covid-19. En cas de logement trop petit, ou de famille nombreuses, les malades peuvent demander des solutions d'isolement. Mais les conditions restent floues.
« Je souhaite que le gouvernement et le Parlement prévoient les conditions pour s’assurer de l’isolement des personnes contaminées, y compris de manière plus contraignante », a déclaré le chef de l'Etat lors de son allocution télévisée, mardi 24 novembre 2020.
Le groupe à l'Assemblée nationale Agir ensemble a d'ailleurs déposé mercredi une proposition de loi allant dans ce sens, fixant l'amende pour le non-respect de l'isolement de 7 jours à 1.500€. Elle propose également une gratification de 30€ par jour, pour ceux qui à l'inverse respecteraient ces mesures. Pour le moment, cette proposition de loi n'a pas encore été retenue.
Le groupe @AgirEnsemble_AN souhaite rendre "obligatoire l’isolement des personnes positives à la #Covid19 ou (…) cas contact" en sanctionnant son non-respect par une amende de 1500€. Les explications de @becht_olivier. #DirectAN pic.twitter.com/qAAwYcLLDa
— LCP (@LCP) November 25, 2020
Comment bénéficier d'une solution d'hébergement ?
Mais qu'en est-il des personnes qui n'ont pas la possibilité de s'isoler chez eux ? Nous avons souhaité en savoir plus. Malgré nos nombreuses sollicitations, peu de réponses précises ont pu nous être apportées.Première étape, nous nous rendons sur le site Ameli de l'assurance maladie du Calvados. On y trouve cette information : « Pour l’isolement, le malade peut rester chez lui si les conditions s’y prêtent et après en avoir discuté avec son médecin. Sinon, d’autres solutions pourront lui être proposées. »
Des solutions qui ne sont pas détaillées sur le site internet. En mai 2020, un arrêté prévoyait que les personnes qui revenaient de l'étranger devaient respecter une période de "quatorzaine volontaire. Elle peut se faire dans leur lieu de résidence ou un lieu dédié qui leur sera mis à disposition". À ce titre, l'Académie nationale de médecine avait "recommandé que des établissements hôteliers soient mis à la disposition des agences régionales de Santé pour accueillir les patients atteints de formes simples ou modérées de Covid-19". Qu'en est-il aujourd'hui ?
Nous essayons d'en apprendre davantage en appelant la CPAM du Calvados. Cet organisme réalise un tracing des malades et les appellent via une plateforme téléphonique pour les informer de leurs devoirs d'isolement.
C'est assez rare.
Contactée par téléphone, la CPAM reconnait que dans le Calvados, peu de personnes font appel à une solution d'hébergement alternative. "C'est assez rare, la plupart des gens n'ont aucun problème pour s'isoler chez eux", affirme l'organisme. Depuis l'ouverture de cette cellule "covid" lors du premier confinement, seulement une petite dizaine de personnes ont fait part de leurs difficultés à s'isoler, informent les managers de la plateforme.
Pour bénéficier de cette solution d'hébergement, les conditions sont très restreintes. Il faut pour cela que la personne soit "dans une situation de précarité, sans domicile fixe ou dans un logement insalubre", ou bien qu'elle soit "dépendante", ou qu'elles aient une "santé fragile".
À qui s'adresser ?
Pour répondre à cette question, nous essayons d'appeler l'Ordre des médecins qui n'a, pour l'instant, pas encore répondu à notre demande d'interview. Contactée, la préfecture du Calvados nous a répondu que les malades dans cette situation devait s'adresser en premier lieu à la CPAM et à l'ARS (Agence régionale de santé). Ces dernières sont chargées de "proposer et d'identifier les personnes qui ne pourraient pas respecter l'isolement".La préfecture peut être appelée à organiser le soutien logistique.
Dans un second temps, la préfecture "peut être appelée par la personne (qui souhaite une solution d'hébergement) pour obtenir un soutien et organiser alors le soutien logistique nécessaire au respect de l'isolement". Ce soutien logistique, comme l'hébergement et le repas, sont intégralement pris en charge, assure la Caisse Primaire d'assurance maladie.