Le festival Beauregard en plein doute avec la limitation à 5000 spectateurs : "On ne sait pas encore ce qu'on va faire"

Depuis que le ministère de la culture a annoncé une jauge maximale de 5000 spectateurs dans les festivals d'été, l'équipe de Beauregard s'interroge. À Hérouville Saint-Clair, près de Caen, près de 30 000 personnes étaient espérées chaque soir du 1er au 4 juillet 2021.

"Pourquoi 5000 ? D'où sort ce chiffre ?" Le patron de Beauregard l'a mauvaise. "Ce qui est important, c'est ce qu'on nous autorise à faire avec ces 5000 personnes, explique Paul Langeois. Nous, on crée des espaces de liberté. Il ne faut pas les transformer en espaces de contraintes. J'attends avec impatience le protocole sanitaire qui nous sera imposé".

Annuler ou adapter ? La décision n'est pas encore prise

La ministre de la culture a précisé que le public devra rester assis (et masqué ?). Outre que la posture assise n'est pas la plus adaptée à "certaines esthétiques musicales", l'installation de chaises ou de gradins remet en cause le fonctionnement d'un festival comme Beauregard : "on ne peut plus utiliser deux scènes. Cela signifie qu'on fera moins d'artistes parce qu'on ne peut pas proposer à des gens de rester assis pendant huit heures devant une scène".

Le public pourra-t-il librement aller et venir ? Les bars, les stands de restaurations seront-ils ouverts ? Beaucoup de questions demeurent sans réponse. "Un festival, ce n'est pas que des concerts", souligne Paul Langeois.

On aménage tout un espace pour que notre public vive une expétrience, avec des endroits décorés, des lieux de rencontre, des bars, de la restauration, de la dégustation, des espaces de prévention, des animations. C'est un moment de partage. Un festival sans tout cela, ce n'est qu'un concert. En plein air certes, mais un concert et rien d'autre.

Paul Langeois, co-directeur du festival Beauregard

"Pour l'instant, Beauregard est là. On souhaite travailler sur un festival qui va s'adapter et qui permette aux gens qui ont acheté leur place de venir, insiste Paul Langeois. Mais il est encore impossible d'affirmer qu'il aura bien lieu. "On attend le protocole sanitaire. On va regarder si c'est compatible avec ce qu'on souhaite faire. Beaucoup de questions se posent aussi du côté des artistes. Certains hésitent à partir en tournée pour jouer devant un public assis."

Le festival aura-t-il lieu ? L'envie est là, mais c'est une décision collective qui sera prise avec les partenaires, les prestataires, les artistes, les productions. Et le public en sera le premier informé.

La décision de maintenir ou non le festival du 1er au 4 juillet n'est donc pas arrêtée. Les contraintes économiques pèseront dans la balance. À Hérouville Saint-Clair, le parc de Beauregard accueille normalement entre 25 000 et 30 000 spectateurs chaque soir. Est-il financièrement possible de s'en tenir à 5000 spectateurs ? "Non", tranche Paul Langeois. "La ministre a annoncé un fonds de compensation de 30 millions d'euros. Il existe 6000 festivals en France. Ça fait donc 5000 euros par festival... Il va falloir consulter nos partenaires, mais si c'est pour avoir une perte financière importante qui remette en cause l'édition 2022, alors ce sera non".

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