"Il faudrait qu'il fasse 35 degrés dans le Pays d'Auge et que la mer soit moins éloignée" : l'hôpital de Lisieux cherche un pneumologue

L'hôpital de Lisieux est contraint de fermer 11 lits de pneumologie. Un médecin qui part à la retraite n'a pas été remplacé. L'établissement se démène pour trouver la perle rare. En attendant, les patients et les agents sont répartis dans d'autres services.

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La décision prise par la direction n'a surpris personne en interne tant la situation était intenable : "Nous avons annoncé à l’équipe de pneumologie la réduction des 11 lits de pneumologie au regard de la présence limitée de deux praticiens", explique-t-elle dans un communiqué.

Le départ à la retraite d'un des praticiens ne permet pas de faire fonctionner la pneumologie. Les patients sont répartis dans d'autres services. "Les pneumologues présents apporteront leur expertise pour la bonne prise en charge des patients dans les autres unités. Les activités de consultation, exploration ou oncologie (activité en journée) seront toujours offertes dans l’établissement".

L'hôpital se recentre sur les consultations

Cette fermeture n'est pas sans conséquence pour le personnel : les infirmières et les aides-soignants vont intégrer d'autres services. "La fermeture était redoutée, mais pour les agents, c'est mal vécu. L'équipe de pneumologie était soudée et dynamique et on va casser ça. Pour certains, c'est très dur à accepter : quand on a fait de la pneumo pendant 10 ans et qu'il faut changer de monde médical, ce n'est pas rien", souligne Franck Paris, secrétaire FO du centre hospitalier de Lisieux. 

"Nous sommes particulièrement inquiets pour l'avenir de nos compétences et de notre établissement", ajoute l'UNSA qui juge la situation "alarmante". La direction de l'hôpital Robert Bisson l'assure : "Nous travaillons à ce que cette situation reste provisoire". Des recrutements seraient en discussion avec l'objectif de rouvrir le service... en novembre 2025.

Ce n'est pas un problème d'argent mais de recrutement

Franck Paris, secrétaire de FO au CH Bisson

"Fermer une unité ce n'est la volonté de personne. Il faudrait que le Pays d'Auge soit plus attractif, qu'il fasse 35 degrés et que la mer soit moins éloignée" ironise le délégué FO de l'hôpital lexovien. 

Bon courage...

Ce n'est pas la première fois que cet hôpital affronte ce genre de situation. La médecine interne avait elle aussi fermé après un départ à la retraite. "Un nouveau médecin arrivé ici après ses études a su attirer autour de lui une équipe et a relancé une dynamique" explique le délégué FO de l'hôpital.

La direction ne désespère pas d'attirer un ou une pneumologue à Lisieux. "L’établissement œuvre à l’augmentation capacitaire globale en notant depuis un an : augmentation capacitaire de la gériatrie de 25 à 30 lits, de la médecine interne de 25 à 30 lits".

Cette fermeture est vécue douloureusement par toute la communauté hospitalière qui serre les rangs en ces temps difficiles. Le syndicat UNSA conclut son communiqué en soulignant "l’engagement et l’énergie de la Cheffe de service ainsi que de l’ensemble de l’équipe de pneumologie pour surmonter cette épreuve" et il souhaite "bon courage à tous"...

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