Un squat a été officialisé ce samedi 5 octobre dans un bâtiment religieux inoccupé à Lisieux. Plus d'une quarantaine de sans abris ont élu domicile depuis deux jours dans ce qui fut tour à tour la Clinique des Buissonnets, puis un couvent des sœurs de la Providence.
Ils ne sont pour l'instant qu'une dizaine de sans abris à occuper les chambres de l'ancienne clinique des Buissonnets mais 42 exilés ont déjà porté candidature pour intégrer le nouveau squat officialisé ce samedi matin à Lisieux.
Une ancienne clinique devenue squat, puis couvent
"C'est un bâtiment vide depuis plusieurs années, explique Philippe Morice, du collectif lexovien de défense des personnes privées de droit. Il n'y a pas de panneau de démolition, ni de mise en vente". A l'origine, l'édifice abritait la clinique des Buissonnets, érigée en 1930. Depuis 2024, il avait été repris par la congrégation des Soeurs de la Providence pour y loger des religieuses.
Entre-temps, le bâtiment avait déjà été squatté. La prise de possession illégale des lieux avait duré sept ans, entre la fermeture de la clinique en 1995 et l'ouverture du couvent en 2002.
Le collectif en appel aux valeurs chrétiennes d'entraide, mais...
Cette fois-ci, l'occupation a démarré jeudi 3 octobre. Le collectif a attendu les 48 heures légales pour se déclarer comme résident des lieux. Désormais, les bénévoles espèrent la clémence des autorités.
"La matinée décisive va être lundi matin, explique Philippe Maurice. Soit le préfet décide d'une expulsion immédiate, soit il envoie un huissier et entame une procédure juridique, ce qui nous ferait gagner du temps, d'autant plus que la trêve hivernale approche". Avec la dernière loi antisquat de juillet 2023, le délai maximal d'occupation est d'un an, contre trois auparavant.
Le collectif lexovien de défense des personnes privées de droit attend aussi un geste de la part des religieux. "On veut discuter avec eux, et pourquoi pas négocier en dehors de la justice. On leur demande de respecter la Bible et le discours du Pape François, qui a eu des textes d'accueil sur les exilés qui ont péri en Méditerrannée".
... le bâtiment n'appartient plus au diocèse
Cependant, les membres du collectif n'ont visiblement pas eu l'information de la vente de l'édifice. Désormais, il n'appartient plus au diocèse, comme nous l'explique le Père Laurent Berthout. "Avec l'autorisation de l'évêque, le bâtiment a été vendu par la communauté à un particulier le 7 décembre 2023".
Toutefois, depuis l'acquisition du bien immobilier, le nouveau propriétaire n'a pas encore déposé de permis de construire ou d'aménager. Ces derniers mois, la communauté l'avait d'ailleurs déjà alerté à plusieurs reprises de tentatives d'intrusion ou de squat.