Dans le Bessin, la coopérative de Creully regroupe 1200 agriculteurs. Ces quatre dernières années, elle a enregistré des records de moisson. 2015 s'annonce aussi exceptionnel. Et ce sur toute la planète. attention aux tensions sur les marchés.
Alors que certains agriculteurs sont frappés par la crise, notamment les éleveurs, d'autres semblent portés par un vent favorable. La coppérative de Creully, dans le Bessin, regroupe 1200 producteurs. Ces quatre dernières années, elle an enchaîné les moissons records avec une production en hausse de 60%.
Et cela ne semble pas s'arrêter car l'année 2015 semble, elle aussi, exceptionnelle, tant en terme de quantité que de qualité. "Les qualités meunières des blés tendres sont très bonnes puisque le Calavdos dépasse cette année la moyenne des 11% de protéines ce qui n'était pas le cas depuis plusieurs années", explique Thomas Lepainteur, responsable de la commercialisation, "Ça permet d'avoir un potentiel un peu plus important à l'export". Notamment à destination des pays du Maghreb ou de l'Egypte, le premier importateur mondial de blé.
A l'origine de cette hausse de production, le recul des terres d'élevage au profit de la culture mais aussi l'adoucissement climatique. Cette tendance semble amenée à perdurer dans le temps. La coopérative de Creully a donc prévu d'augmenter sa capacité de stockage de 60 m3, une augmentation rendue nécessaire par la hausse de la production mais aussi pour pallier aux tensions sur les marchés.
Reportage de Stépahnie Potay et Charles Bézard
Intervenants:
- Thomas Lepainteur, responsable de la commercialisation
- Stéphane Carel, directeur de la Coop de Creully
Car le Calvados est loin d'être le seul à enregistrer des records de production céréalière. Selon les estimations du gouvernement américain, plus de 730 millions de tonnes de blé ont été moissonnées dans le monde cette année, soit un troisième record consécutif. Une production record enregistrée dans les gros pays exportateurs, comme la France ou l'Ukraine, mais aussi dans les pays traditionnellement importateurs, notamment dans le Moyen-Orient. ainsi, l'Iran, habituellement un acheteur important, a annoncé mi-novembre qu'il arrêtait ses importations pour cette année. Cette situation, offre record et demande restreinte, génère donc des tensions sur le marché des céréales.
Dans cette compétition plus serrée entre pays producteurs, la valeur des monnaies joue un rôle centrale. Les Etats-Unis sont ainsi handicapés par un dollar fort qui rend leur blé trop cher. A l'inverse, la baisse de l'Euro ces dernières semaines a permis aux européens de revenir dans la course. La France a réussi à vendre plusieurs bateaux à l'Egypte extrêmement courtisée. Les ventes restent toutefois bien inférieures à celles de l'an dernier à la même époque.
