Les migrants de Ouistreham refusent le confinement : ils ne veulent pas quitter leur camp de fortune

La situation est tendue depuis deux jours autour de la situation des jeunes migrants qui campent près du canal à Ouistreham. Depuis trois ans, ils sont là avec l'aide et le soutien d'associations. Ils refusent de se confiner malgré l'hiver et le froid. Leur camp a été en partie démonté ce vendredi.

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Ils sont là, sur la voie verte qui part de Ouistreham pour rejoindre Caen: 55 minutes à vélo, trois heures à pied. Un chemin qu'ils arpentent souvent pour parfois tuer le temps, et retrouver un peu de vie, en ville.

Depuis trois ans, les jeunes migrants préfèrent attendre "leur jour de chance" à Ouistreham plutôt que de loger à Caen dans des foyers officiels ou des squats improvisés. Toutes les tentatives de les ramener à Caen ont échoué.
A Ouistreham, ils se sont crées "leur bulle" et vivent chichement, au froid, dans des tentes pas toujours bien isolées, mais ils survivent et restent face à la mer, face à cette Angleterre, dont il rêve tant. La grande majorité vient du Soudan et a déjà fait un long voyage. Celui-ci n'est pas terminé.

Ici aussi, des bénévoles d'associations se relaient pour leur apporter un peu de soutien et de réconfort : de la nourriture, des vêtements chauds, un café, une parole, des soins...
Le lien, parfois fragile, est tissé. Partir, c'est prendre trop de risques. Le seul qu'ils prendront réellement un jour, c'est celui qu'il guette de près : celui de la traversée. " En trois ans, certains ont réussi et se reconstruisent une vie en Angleterre. Des nouveaux sont aussi arrivés", raconte une de ces bénévoles.
 

Ils refusent d'aller à Tailleville, à quelques kilomètres dans les terres


Pour leur permettre de passer un meilleur confinement en cette période de grand froid qui arrive, la préfecture du Calvados a tenté hier de conduire ce groupe de jeunes réfugiés de Ouistreham à Tailleville, à 12 kilomètres dans les terres. Dans ce petit hameau, près de Saint-Aubin, se trouve un centre de vacances inoccupé. 
L'opération s'est déroulée dans un contexte très tendu. On constate, ce samedi 7 novembre, le lendemain, qu'ils sont tous de retour à Ouistreham, au bord du canal, pour se réinstaller.

"Ils refusent d'aller à Tailleville. Ils disent que c'est pour vivre dans un autre campement et ne comprennent pas pourquoi on ne les laisse pas là, où ils ont leur repère", explique un bénévole du Camo (collectif Aide Migrants Ouistreham)
 

Devant le refus des jeunes migrants d'être transférés à Tailleville, leur camp a été intégralement évacué ce midi. Le...

Publiée par CAMO sur Vendredi 6 novembre 2020
 

Leur campement provisoire détruit

Au lendemain de l'opération, la colère est grande chez ces jeunes migrants qui ont vu leur camp détruit : tentes et objets ont été mis à la poubelle. Leur affaires personnelles ont été préservées mais le ressenti a été difficile. Le Camo affirme ne pas avoir été consulté sur ce "démagement" et n'a pu, en même temps, préparer avec eux ce départ potentiel. 
 
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