Le tribunal administratif de Caen se penchait ce mardi 10 avril sur le projet de centre de relations franco-britanniques porté par le maire de Ouistreham. La préfecture du Calvados conteste la procédure de désignation du cabinet d'architectes.
La perceuse en main, Romain Bail posait fièrement ce mardi matin devant les photographes pour inaugurer le lancement de la deuxième phase du chantier de la "Promenade de la Paix", 1100 mètres de plancher à 860 000 € sur le front de mer de Ouistreham, une allée "à la Deauvillaise" qui pourrait un jour mener les promeneurs vers le grand projet du maire de la commune, le centre des relations franco-britanniques.
Mais le projet imaginé par Romain Bail lors des commémorations du 70e anniversaire du Débarquement rencontres quelques embûches sur le chemin de sa gestation. Pour boucler le budget estimé à 15 millions d'euros, le maire s'est prévalu d'une promesse de don d'une une association mandatée par le gouvernement britannique. Problème: l'authenticité du courrier attribué Normandy Memorial Trust est sujette à caution. Romain Bail a comparu le 15 février dernier pour "faux et usage de faux" devant le tribunal correctionnel de Caen.
Le projet de centre des relations franco-britanniques avait de nouveau rendez-vous avec la justice ce mardi 10 avril, administrative cette fois ci. La préfecture du Calvados conteste la procédure de désignation du cabinet d'architecte. Le représentant de l'Etat estime notamment que l'avis rendu par le jury est insuffisamment motivé. Il a donc saisi en référé le tribunal administratif de Caen. Après une audience d'une heure, celui-ci rendra sa décision ce mercredi. Et jeudi, ce sera au tour du tribunal correctionnel de Caen de rendre son jugement concernant le maire de Ouistreham. Une semaine judiciaire chargée, donc, pour Romain Bail.
Reportage de Jérôme Raguenau et Patrick Mertz