Une vidéo publiée ce mercredi 21 février sur le réseau social Facebook montre des gendarmes éparpillant les braises d'un foyer. Les morceaux de bois encore fumant sont jetés dans le canal sous les yeux incrédules de quelques migrants.
Reportage C.Berra, G.Marie / Interviewé: Miguel Martinez, CAMO (Collectif d'Aide aux Migrants de Ouistreham)Depuis quelques jours, le collectif d'aide aux migrants de Ouistreham dénonce le "harcèlement" dont les migrants seraient les victimes dans le bois où ils se retranchent chaque nuit. Chaque matin, les feux sont éteints, et les migrants sont tirés de leur sommeil et extraits de leurs couvertures... Ce n'est pas la première fois que l'action des forces de l'ordre est mise en cause. Mais devant l'absence de preuve, le préfet du Calvados qualifiait ces accusations de "fake news".
Au mois de janvier, à l'occasion de la présentation de ses voeux à la presse, Laurent Fiscus avait jugé l'action de l'état "exemplaire", ajoutant : "les gendarmes et les policiers ont toute ma confiance (...) les forces de l'ordre interviennent avec humanité et dans le respect des lois de la République, avec courtoisie et fermeté."
La vidéo publiée sur la page Facebook du collectif d'aide aux migrants de Ouistreham :
Des grillages interdisent l'accès au parking utilisé pour la distribution des repas
Le collectif d'aide aux migrants affirme que le vidéo date du lundi 19 février. Les lieux sont reconnaissables. Dans le petit bois situé près du canal à l'entrée de Ouistreham, un smartphone filme des gendarmes qui dans un premier temps écartent des jeunes migrants regroupés autour d'un feu. Un homme en uniforme piétine le foyer et disperse les braises tandis qu'un de ses collègues emporte des morceaux de bois encore fumant pour les jeter dans le canal.
La directrice de cabinet du préfet du Calvados ne voit "rien de choquant" dans l'attitude des militaires. Camille Goyet estime que :
Ce que font les gendarmes est conforme à leur emploi. Ils sont dans leur mission. L'objectif est d'empêcher tout rassemblement et toute création de campement
"C'est honteux, ça donne envie de pleurer" s'emporte un internaute. Un autre post publié mercredi soir montre le grillage qui ceinture désormais le petit parking - une propriété privée - où le collectif organisait les distributions de repas. "Il y a urgence à trouver un autre lieu de rendez-vous sûr et adapté pour venir récupérer les copains, pour les héberger, pour leur apporter des soins, leur offrir des repas, des vêtements et surtout de la chaleur humaine", écrit le collectif.