La commission d'enquête publique a rendu un avis favorable au projet de parc éolien offshore de Courseulles-sur-Mer. Malgré l'opposition d'une majorité de participants.
L'enquête publique s'est achevée le 28 octobre dernier. L'avis de la commission a été officialisée par l'Etat et les industriels, parties prenantes du projet, ce mardi. Au cours de cette enquête, 348 personnes ont exprimé leur opposition au projet de parc éolien offshore de Courseulles-sur-Mer contre (172 avis favorables).
Ce futur parc comprend 75 éoliennes installées à 10 km des côtes, au large de certaines plages du Débarquement. Ce dernier point a été souligné par certains opposants au projet qui réclament un recul du parc à 20 km. "La présence du parc constituera un obstacle majeur au projet de classement des plages du débarquement au patrimoine de l'Unesco", résume le rapport d'enquête.
Mais "au vu des informations communiquées par les autorités concernées (...) l'existence du parc éolien ne paraît pas de nature à mettre en cause le principe du classement à l'Unesco" car "une interprétation du devoir de mémoire qui conduirait à figer le développement d'un territoire ne serait pas compatible avec les exigences du progrès", tranche la commission, qui a mené son enquête du 10 août au 28 octobre et rendu un avis favorable.
Les pêcheurs du secteur avaient également exprimé une certaine méfiance à l'égard du projet, estimant qu'il allait "certainement impacter l'écosystème en profondeur", un point sur lequel l'association écologiste Robin des bois était monté au créneau, quelques semaines avant la fin de l'enquête publique.
Les defenseurs du projet soulignent, eux, la manne économique que vont se partager les collectivités publiques et les 27 communes concernées par l'implantation. Au total, les retombées fiscales s'élèveront à 6 millions d'euros par année d'exploitation. Sans compter les emplois générés par le parc. "Il s'agit d'un peu plus de 3000 emplois sur la filière dans la région et puis derrière plus spécifiquement, sur la base de maintenance qui va être installée à Ouistreham, la possibilité de connaître entre 200 et 400 emplois sur le temps d'installation (3 ans) et ensuite une centaine d'emplois pérennes à la clé pour faire fonctionner et assurer la maintenance du site éolien", affirme Romain Bail, le maire de Ouistreham.
Reportage de Elise Ferret et Matthieu Bellinghen
Intervenants:
- Gregory Berthaud, patron Restaurateur
- Romain Bail, maire de Ouistreham
- Dimitri Rogoff, président de la commission coquilles au sein du comité régional des pêches
- Jan Acrx, pêcheur belge
Deux autres projets similaires, au large de Saint-Nazaire et de Fécamp, ont également reçu un avis favorable. Ces trois projets sont menés par EDF. Alstom doit construire les machines. Ils ont été choisis avec un quatrième (au large de Saint-Brieuc) par le gouvernement pour être les premiers parcs éoliens offshore français, d'ici à 2020. Pour le parc de Saint-Brieuc (Côtes d'Armor), l'enquête publique doit avoir lieu en 2016. Au 30 juin 2015, les eaux européennes totalisaient 3.072 éoliennes opérationnelles dans 11 pays.