Alors que le réchauffement climatique est au cœur des préoccupations, les solutions pour lutter contre la crise climatique peuvent paraitre hors de portée ou difficile à réaliser. Dans le Calvados, une association propose de planter des mini-forets urbaines : une solution peu coûteuse et rapide à mettre en place.
Chênes, pommiers, noyers, en cette fin janvier à Falaise (Calvados), pas moins de 800 arbres ont été plantés en l’espace de 2 jours. Sur cet ancien parking, 2400 mètres carrés de bitume vont laisser la place à une mini-forêt urbaine.
Pour Hervé Manoury, le maire de la ville, l’opération a de nombreux avantages : retour de la biodiversité, respect du cycle de l’eau qui va pouvoir s’infiltrer naturellement dans le sol, et surtout un apport de fraîcheur non négligeable en été. Face à la crise climatique qui nous attend, les citoyens et les élus peuvent avoir le sentiment que le combat est déjà perdu et que les solutions pour inverser la tendance sont hors de portée. Ces mini-forêts répondent à une demande forte : des projets abordables, efficaces et simples à mettre en œuvre pour de petites municipalités. À Falaise, un autre projet va d’ailleurs voir le jour l’année prochaine.
La mini-forêt : un concept venu du Japon
Le réchauffement climatique et la pression sur les espaces naturels ne datent pas d’hier et certains n'ont pas attendu que la situation devienne critique pour proposer des solutions. Dans les années 70, le Japonais Akira Miyawaki imagine des mini-forêts pour favoriser le développement de la faune et de la flore et pour absorber le gaz carbonique. Sur des espaces de 200 à 3000 mètres carrés, il plante des arbres de façon très dense. Résultat : une croissance plus rapide et une biodiversité foisonnante. Simple à mettre en œuvre, le concept est adopté dans le monde entier et de nombreuses associations, entreprises ou collectivités se sont lancées dans des projets de plantations.
Planter 2 milliards d’arbres en Normandie d'ici à 2050
C’est le pari fou d’Alexandre Jacquette qui coordonne la plantation des arbres à Falaise. Pour lui, reboiser la Normandie, c’est une urgence : “On est une des régions les moins arborées de France, ça fait 40 ans qu’on constate que la biodiversité s'effondre : les oiseaux, les insectes, les mammifères. On peut faire quelque chose, notamment donner de l’espace à la biodiversité, les communes peuvent le faire.”
Il faut sortir l’artillerie lourde, passer vraiment à l’action.
Alexandre Jacquette - Association Bossy-Cevert
Avec son association Bossy-Cevert, Alexandre multiplie les projets : de Deauville à Gavray en passant par Argentan, les chantiers de plantation sont nombreux et ne se limitent pas aux plantations de mini-forêts.
Pour les membres de l’association, tous les sites sont bons pour planter quelques arbres : bords de routes, espaces agricoles, friches et même chez les particuliers. À Falaise, la mairie favorise la multiplication des haies bocagères et réfléchit à la végétalisation des cours d’écoles : au cœur du Calvados, la révolution verte est en route.
Passer à l'action
Planter 2 milliards d'arbres en 30 ans est une tâche colossale. Choix des sites, choix des plants : les experts de l’association s’en chargent. Mais quand il s’agit de planter plusieurs centaines d’arbres en quelques jours, il faut des bras ! De nombreux bénévoles viennent participer aux différents chantiers, mais Alexandre a souhaité aussi associer des publics en difficulté : jeunes, moins jeunes, valides, handicapés. Planter des arbres, c’est bon pour la planète, c’est bon aussi pour le moral et l’estime de soi.
Si vous aussi, vous souhaitez participer aux actions ou soutenir l’association, rendez-vous sur le site internet pour consulter la liste des actions à venir.