Des parents d'enfants scolarisés à l'école maternelle de Bénouville dans le Calvados étaient mobilisés devant l'établissement en cette rentrée scolaire 2023/2024. Ils dénoncent des actes de maltraitance d'une institutrice. Neuf plaintes ont été déposées à l'encontre de la professeure.
La rentrée scolaire s'est passée dans un climat particulier à l'école maternelle Jean et Marie Deschamps de Bénouville, près de Caen (Calvados). Plusieurs parents d'élèves arborant des t-shirts "protégeons les enfants" et "justice pour nos enfants" étaient mobilisés devant l'établissement ce lundi 4 septembre 2023.
Ces adultes, pères et mères d'enfants scolarisés en petite et moyenne section de maternelles, dénoncent des actes de maltraitance d'une institutrice l'an dernier. La professeure est toujours en poste en cette rentrée.
"Les enfants nous ont dit que la maîtresse leur tirait le bras, qu'elle faisait des punitions dans le noir. Ma fille a dit un gros mot et elle a eu le droit à de l'eau et du savon pour se nettoyer la bouche" détaille Fanny, mère d'un enfant scolarisé à Bénouville.
Ma fille s'est fait tirer le bras, tirer les cheveux, elle a reçu des gifles parce qu'elle ne faisait pas son cahier de travail. Elle ne m'a pas tout dit au départ, il a fallu que d'autres enfants le disent pour elle, avant qu'elle me sorte tout. Ce sont les mêmes choses qui ressortent pour plusieurs enfants, donc je ne pense pas qu'ils puissent tout inventer.
Emmanuelle, mère d'un écolier de Bénouville
Au total, neuf personnes ont déposé une plainte contre l'enseignante : cinq dans l'école de maternelle de Bénouville et quatre parents de l'école d'Hérouville-Saint-Clair, où l'institutrice mise en cause exerçait auparavant.
Une enquête administrative et une enquête judiciaire
Une enquête administrative a été menée en début d'année 2023.
"La professeure a été suspendue quatre mois le temps de ces investigations. L'enquête administrative a révélé que les faits qui lui étaient reprochés n'étaient pas avérés. Il est donc normal de laisser l'enseignante jouir de son droit de faire sa rentrée dans une école où elle est titulaire" commentait Latifa Aboussena, inspectrice de l'éducation nationale présente à l'école de Bénouville ce lundi matin pour "assurer une rentrée sereine pour tout le monde".
Une enquête judiciaire est toujours en cours. Plusieurs enfants doivent encore être entendus par la gendarmerie de Caen pour faire la lumière sur cette histoire.
"Nous avons pris un avocat, mais aussi appelé le 119 (numéro d'urgence pour enfants en danger) et nous avons contacté le délégué au défenseur des droits du Calvados. On veut que cette institutrice ne fasse plus de mal à aucun enfant. On demande qu'elle soit retirée de l'école de Bénouville le temps de l'enquête judiciaire pour ne pas que de potentielles victimes soient en contact avec leur potentiel agresseur" réclame Nadège, mère d'un écolier de Bénouville.
Des écoliers ont changé d'établissement
Si la situation n'évolue pas, certains parents d'élèves songent à changer leur enfant d'établissement. En décembre 2022, "des écoliers sont partis de Bénouville parce qu'ils se sentaient mal" détaille Emmanuelle, mère de famille.
Une réunion entre les parents d'élèves et l'inspectrice de l'éducation nationale est prévue ce mardi 5 septembre pour évoquer les inquiétudes et faire le point sur la situation, en attendant les conclusions de l'enquête judiciaire.