Près de 170 reptiles ont été saisis chez un particulier par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, le 3 décembre 2019. Le Calvadosien est suspecté de détention d'espèces dangereuses et non protégées ainsi que de vente illégale d'animaux.
Serpents, lézards, tortues... 168 animaux de 19 espèces différentes ont été saisis dans une maison à Cahagnes (14). Parmi les spécimens, deux pythons molures de Birmanie considérés comme dangereux, un boa arc-en-ciel classé espèce protégée et des tortues invasives.
L’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) accompagné d'une vingtaine de gendarmes sont intervenus le 3 décembre 2019, chez un éleveur amateur, Pierick Leroy.
Victime d'une injustice ?
"J'ai été cueilli comme le plus grand des criminels !" Pierrick Leroy s'insurge. Ce grand gaillard barbu passionné par "[s]es bêtes" ne comprend pas l'intervention des gendarmes du mardi 3 décembre "à 7 heures du matin".
"Je ne vois pas en quel honneur on s'est permis de venir saisir mes bêtes", Pierrick Leroy éleveur de reptiles.
"Ecoeuré", ce fan de reptiles aux petis soins avec ses animaux assure avoir fait le nécessaire pour "reproduire au mieux les conditions de vie de chaque espèce". Il s'interroge : "soit on est jaloux de mon élevage, [...] soit ils ont voulu frapper un grand coup pour donner un exemple".
Le passionné n'avait pas l'autorisation de détenir ses animaux
La détention d'animaux non domestiques est soumise à une réglementation stricte. L'éleveur était en cours de certification auprès des services de la prefecture pour obtenir l'agrément necessaire. "J'avais déposé mon dossier depuis presque 5 ans à la DDPP [Direction départementale de la protection des populations, ndlr]" explique Pierrick Leroy. Il s'apprêtait à passer en pré-commission le 10 décembre, sept jours après la perquisition.
Toutefois le chef du service départemental de l'ONCFS Joël Pigeon insiste : "la demande d'autorisation pour détenir les spécimens doit être effectuée avant leur aquisition".
Par conséquent, le mordu de reptiles n'était pas autorisé à vendre les animaux. L'éleveur ne s'en cache pas, il explique qu'il vendait "les bébés".
"Il disait vendre du matériel d'élevage mais il n'a jamais déclaré la vente d'animaux aux services préfectoraux. C'est un moyen détourné pour vendre les reptiles", souligne Joël Pigeon.
Les espèces saisies ont été placées dans différents établissements déclarés, en mesure de détenir ces animaux.
Reportage de J.-Y. Gélébart et E. De Miniac