La filiale française du groupe américain Inteva est en redressement judiciaire depuis le mois de juin. Les deux offres de reprises prévoient de conserver l'intégralité des activités et des 246 salariés de l'usine située dans le Calvados.
La mauvaise nouvelle avait quelque chose de paradoxal : l'annonce du redressement judiciaire est tombée alors que l'activité revenait progressivement à la normale. Mais la crise sanitaire a provoqué une onde de choc dans toute la filière automobile. Dans un communiqué, la direction d'Inteva France se justifiait : "malgré le recours au chômage partiel, et n’ayant pas accès au Prêt Garanti par l’État (PGE) pour cause de fragilité financière, Inteva Products France n’est pas à même de payer ses dépenses courantes ordinaires.
À Esson près de Thury-Harcourt, le personnel était "abasourdi", d'autant plus que l'activité est porteuse. Cet été, les lignes de fabrication des moteurs électriques avec de l'électronique embarquée ont tourné à plein régime. La nouvelle communiquée le 31 août par le tribunal de commerce d'Orléans a été accueillie avec un certain soulaghement. Deux offres de reprise ont été déposées. La première émane d'Inteva elle-même qui propose de reprendre 348 salariés en France dont les 246 du site d'Esson. La seconde offre est formulée par des investisseurs qui souhaitent eux aussi conserver l'usine du Calvados dans son périmètre actuel.
En 2018, l'usine d'Esson avait fait l'objet d'un plan social :"On est soulagés parce qu'on s'attendait quand même à quelques ajustements, explique Philippe Guilbert, le délégué CFTC qui s'inquiète pour ses collègues de Saint-Dié dans le Vosges. L'usine qui fabrique des serrures "n'a fait l'objet d'aucune marque d'intérêt". Les deux offres de reprises la condamnent. Quant à celle située de Sully-sur-Loire où la filiale française d'Inteva a son siège, elle ne serait que partiellement reprise. "Nous avons rendez-vous à Paris cette semaine. Les offres nous seront présentées dans le détail. Nous allons demander qu'elles soient revues", ajoute Philippe Guilbert. La date limite de dépôt des offres améliorées est fixée au 17 septembre tandis que l'audience de l'examen des offres devrait avoir lieu le 22 septembre au tribunal de commerce d'Orléans.