Tristan Duval, le maire de Cabourg, et son ex-épouse condamnés mutuellement pour violences

La Cour d'Appel de Caen a confirmé la condamnation de Tristan Duval et de son ex-épouse Solène Mauget, pour des faits de violences commis le 7 aout 2018 à Cabourg. Tous deux ont été jugés coupables de violence l'un envers l'autre, à des degrés différents.

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C'est la fin d'une action en Justice qui a défrayé la chronique. Le maire de Cabourg et son ex-épouse Solène Mauget s'accusaient mutuellement de violences. La Cour d'Appel de Caen n'est pas réellement parvenue à trancher sur leur origine : "au vu des déclarations contradictoires des protagonistes de cette altercation, en l'absence d'autres témoins que les enfants de M.Duval, il n'est pas possible de savoir qui est à l'origine de cette violente dispute et qui a porté la main sur son conjoint en premier" peut-on lire dans la décision de Justice.

Une seule chose est sûre : les deux ex-époux ont bien été violents l'un envers l'autre, ce qui justifie leur condamnation respective. L'ex-épouse est condamnée pour avoir griffé son ex-époux dans la maison, avoir tenté de le mordre et lui avoir tiré les cheveux. Le jugement précise que les blessures défensives infligées lorsqu'elle était immobilisée au sol ne sont pas retenues contre elle. La légitime défense s'applique à ce moment-là, mais pas avant, pas au début de leur confrontation. Elle a été condamnée à 1000 euros d'amende avec sursis pour "violence ayant entrainé une incapacité inférieure à 8 jours"

Quant à l'ex-époux, la Cour d'Appel souligne qu'il ne peut "à la fois prétendre ne pas avoir touché sa femme, ne pas l'avoir frappée, et être en légitime défense. En tout état de cause, ces violences ne seraient pas proportionnées aux voies de faits et violences dont il dit avoir été la victime" et le déclare coupable des faits reprochés. Sa condamnation à 3 mois de prison avec sursis est donc confirmée par la Cour.

Une dispute en pleine rue

Le 7 août 2018. Vers 22 h 30, le couple  se dispute violemment en pleine rue. "Des photos ont été prises. Elle a le visage tuméfié, des griffures et une côte cassée", déclarait quelques jours plus tard Me Stéphane Sebag, l'avocat de l'épouse du maire de Cabourg qui a décidé de porter plainte.

Le 10 octobre de la même année, Tristan Duval comparait devant le tribunal correctionnel de Caen pour violences agravées sur son épouse. L'élu local nie farouchement les faits mais peine à convaincre le procureur de la République de Caen qui requiert à son encontre huit mois de prison avec sursis. Plaie à l'arcade, hématome à la pommette, trace à l'omoplate, côte fracturée et incapacité totale de travail de 14 jours : les constatations médicales plaident en faveur de la victime. Le maire de Cabourg est condamné à trois mois de prison de sursis.

L'élu calvadosien fait appel et contre-attaque. Solène Mauget est à son tour convoquée devant le tribunal correctionnel de Caen pour "violence volontaire suivie d'incapacité inférieure à 8 jours". Malgré l'avis du Parquet qui avait requis la relaxe, elle est condamnée à une amende de 1500 euros. Une décision "incompréhensible" et"scandaleuse", selon l'avocat de l'ex-épouse de Tristan Duval qui entraîne un appel.

Violences conjugales : les deux ex-époux jugés en appel, en même temps

Le maire de Cabourg devait être rejugé le 8 janvier dernier mais la Justice a décidé de renvoyer l'affaire au mois d'avril afin d'examiner les deux appels en même temps. Les deux protagonistes ont plaidé la légitime défense

A l'audience, les deux ex-époux avaient campé sur leurs positions. Tristan Duval clamait n'avoir jamais été violent avec qui que ce soit et n'avoir jamais frappé son épouse. Solène Mauget maintenait sa version des faits : c'est bien son ex-mari qui s'est montré violent, elle n'a fait que se défendre. Rappelant la condamnation de sa cliente en première instance, son avocat, Me Marie-Alix Canu-Bernard, déclarait que "c'est un signal compliqué à entendre pour toute victime de violences conjugales ou de violence tout court, qu'il s'agisse d'une femme ou d'un homme car cela reviendrait à dire que celui qui est victime de coups doit rester sans rien faire, sans bouger pour surtout éviter qu'on puisse lui reprocher d'en avoir donné."

A l'audience, le Parquet avait requis à l'encontre de Tristan Duval une peine similaire à sa première condamnation (soit trois mois de prison avec sursis) ainsi qu'une amende, avec sursis, à l'encontre de Solène Mauget.
La cour d'appel de Caen a donc rendu sa décision ce 18 juin, en confirmant la peine de première instance, 3 mois de prison avec sursis. Son ex-épouse voit quant à elle sa peine diminuée à 1000 euros d'amende avec sursis pour "violence ayant entrainé une incapacité inférieure à 8 jours"

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