Un champion de bodybuilding en grève de la faim : "Ils veulent m'enlever ma salle de sport"

Empêtré dans une interminable bataille juridique, Antony Bessala a commencé une grève de la faim ce jeudi 11 juillet devant sa salle de sport qui promet pourtant d'être "En forme 7/24". Il paye chaque mois 9 956 euros de loyer pour un local qui prend l'eau.

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"Je suis fatigué, je veux que tout cela s'arrête", se désole Antony Bessala, bob beige vissé sur la tête. Il campe sur une chaise roulante devant la salle de sport "En forme 7/24", qu'il exploite depuis quatre ans. Le champion du monde de bodybuilding a commencé une grève de la faim, jeudi 11 juillet, pour obtenir du propriétaire du local la rénovation de la toiture.

"Nous devions placer des seaux"

Antony Bessala débourse 9 956 euros par mois pour louer ce bâtiment "inondable" de 800m², situé en bordure de périphérique à Ifs (Calvados). C'est plus de la moitié de son chiffre d'affaire : "C'est écrit noir sur blanc dans le bail de la location, la charge des gros œuvres revient au propriétaire. Il doit régler les problèmes d'étanchéité", clame l'athlète.

On ne lâche rien. Cela ne fait pas un an mais quatre que les infiltrations d'eau perturbent la salle de sport.

Antony Bessala, gérant de la salle de sport "En forme 7/24"

De nombreuses infiltrations d'eau perturbent son activité depuis son installation, en juillet 2020. Lorsqu'il pleut, l'eau ruisselle jusqu'aux pieds des machines de sport. "Nous avons assisté aux fuites. Pendant les grandes périodes de pluie, ça coulait de partout. Nous devions placer des seaux, il fallait aussi déplacer le matériel", témoigne Bruce, ancien stagiaire et adhérent de la salle.

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Des infiltrations d'eau ont été constatées par Antony Bessala depuis son arrivée dans les locaux, en juillet 2020. ©Antony Bessala

"En exagérant un peu, on se croirait parfois dans les tropiques entre les fuites et les problèmes de condensation", abonde un autre client, qui termine sa séance. Et pourtant, une grande partie des 700 adhérents de la salle lui restent fidèles. "Les gens continuent de venir parce que je suis là de 8h à 21h pour les coacher mais ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de problèmes", rétorque l'athlète, qui rassemble une communauté de 40 000 personnes sur Instragram.

Il redoute que les infiltrations ne déçoivent encore ses clients à l'avenir : "J'ai déjà perdu une centaine d'adhérents. En hiver, il y a de l'eau partout dans les vestiaires des hommes". 

Une expertise judiciaire au ralenti

Ces problèmes d'infiltration sont connus du propriétaire qui dit avoir "assumé ses obligations dès le début". "J'ai enquillé une première réparation qui s'est révélée infructueuse", ajoute-t-il. Du silicone pour calfeutrer la toiture, puis une couventine perméable aux intempéries...  Antony Bessala s'est résolu à porter plainte contre son bailleur en août 2021, "faute d'un accord à l'amiable".

Dès lors, des experts missionnés par le juge, défilent dans la salle de sport. "Ils font couler des litres d'eau, que je paye, depuis le toit de la salle pour tester l'étanchéité", raconte l'athlète, dépité. Leur dernière visite remonte à novembre 2023. Ils ont cette fois déversé un colorant bleu sur la toiture, dont les traces sont toujours visibles à l'intérieur du bâtiment.

Je me suis senti ridiculisé, ils ne me croient pas. Nous avons dû frotter pour retirer le colorant bleu des murs mais évidemment, il en reste.

Antony Bessala, gérant de la salle de sport "En forme 7/24"

Au total, il a déboursé 11 000 euros, rien que pour la procédure d'expertise. "Mon avocat a débité 6000 euros il y a trois mois pour qu'un autre huissier se déplace. Mais les choses n'avancent pas et je n'ai toujours pas de date de rendez-vous", regrette le principal intéressé. Contacté par France 3 Normandie, l'avocat d'Antony Bessala n'a pas souhaité s'exprimer.

Le propriétaire semble tout aussi éprouvé par cet interminable feuilleton : "On nous demande de l'argent en permanence et la procédure n'évolue pas".

Usé par cette affaire, Antony Bessala a donc entamé une grève de la faim. "Je veux que cette affaire se sache. Je ne vais ni manger ni boire jusqu'à ce que la justice accomplisse son travail" promet le champion qui redoute une triste issue : "Ils attendent le faux pas pour m'enlever ma salle de sport".

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