Violences conjugales. Pourquoi le dispositif d'aide aux victimes OSYS doit fermer, même après l'obtention d'une aide exceptionnelle de 85.000 euros ?

Le dispositif OSYS va cesser son activité le 30 juin, après cinq ans d'aide aux victimes de violences conjugales en Normandie. Sa cofondatrice, Virginie Legastelois, appelle les acteurs du privé à rejoindre "l'élan de générosité" manifesté depuis l'annonce de la fermeture.

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Cinq ans à soutenir les victimes de violences conjugales avec dévouement, autant d'années à chercher des aides viables pour maintenir le dispositif. "Des difficultés financières insurmontables" qui ont contraint les fondateurs d'OSYS − un service d'aide ouvert 24 heures/24, 7j/7 et 365 jours à l'année −, à annoncer sa fermeture sur Facebook. La date butoir a été fixée au dimanche 30 juin.

Le département débloque des fonds

"C'est un problème que nous avons rencontré dès le début, regrette Virginie Legastelois, cofondatrice du dispositif avec Arnaud Crestey. Nous ne sommes finalement pas parvenus à trouver des financements fléchés et stables". Depuis la création du dispositif en 2019, l'association Jacques-Cornu (hébergements d'urgences à Bayeux), approvisionne 75% des fonds.

D'autres acteurs publics − le département du Calvados, la CAF, les communes et certaines communautés d'agglomérations −, y contribuent également sans apporter, ces derniers mois,"des engagements financiers clairs". "Même si nous savons qu'ils font leur maximum pour nous aider", concède Virginie Legastelois qui a multiplié les demandes d'aide auprès des institutions. 

Le département du Calvados a annoncé, lundi 24 juin, le déblocage d'une aide exceptionnelle de 85.000 euros pour soutenir OSYS. "Une excellente nouvelle", se réjouit Virginie Legastelois qui précise toutefois qu'il "manque encore 50% du financement pour pouvoir réfléchir au maintien du service".

"Nous recherchons des financements privés" 

Sur les réseaux sociaux, où 32% des victimes prennent un premier contact avec Virginie Legastelois et Arnaud Crestey, l'annonce de la faillite a déclenché "une vague de solidarité impressionnante". "Grâce à cet engouement, nous trouvons la force d'aller chercher des subventions pour toutes les personnes que nous aidons", ajoute la fondatrice. 

Avec l'augmentation du nombre de personnes prises en charge, les charges financières n'ont plus été tenables pour nous.

Virginie Legastelois, cofondatrice d'Osys

Des subventions qu'ils espèrent maintenant trouver du côté du secteur privé : "Nous invitons les entreprises qui le souhaitent à nous donner un coup de pouce". Soutenir Osys, c'est permettre le maintien d'un "réseau de confiance", composé de médecins, travailleurs sociaux et juristes notamment.

Chaque année, 500 victimes de violences conjugales − principalement des femmes avec leurs enfants et des hommes à hauteur de 7% −, sont accompagnées par OSYS. Elles peuvent bénéficier d'un hébergement en lieu sécurisé, d'une aide juridique et d'un accompagnement dans le dépôt de plainte. 

Le nombre de demande de prise en charge a augmenté ces derniers mois : "Le dispositif répond à un réel besoin. Nous pensions nous adresser uniquement aux habitant.es de Bayeux". "Et puis, nous nous sommes finalement étendus à d'autres villes du Bessin jusqu'à Caen", relate Virginie Legastelois.

En 2022, 244 000 victimes de violences conjugales ont été enregistrées par les forces de sécurité, soit une augmentation de 15 % par rapport à l’année précédente. Deux tiers de ces violences sont des violences physiques, commises principalement par des hommes (87%) sur des femmes (86%).

Si vous êtes victime de violences : vous pouvez appeler le 3919 (Violences Femmes Info), le 119 si vous êtes mineur·e (Enfance en danger), et la police au 17. 

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