Caméras en campagne : protection ou violation de la vie privée ?

Avec la crainte des attentats, les agressions, les actes de vandalisme et la délinquance, l’inquiétude se fait sentir. Aujourd’hui, le sentiment d’insécurité est de plus en plus présent, mais faut-il utiliser des caméras de vidéo-protection pour limiter les risques dans les campagnes ?
 

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Sécuriser les villages normands pour lutter contre la malveillance


Les forces de l’ordre sont convaincues de l’utilité d’un système de surveillance et le préconisent fortement aux élus municipaux.

Cabourg, connue comme la station balnéaire touristique, est aussi la première ville du Calvados à avoir un dispositif de vidéo-protection globale comme l’indique Pascal Sourbé, en charge de la vidéosurveillance. Pour lui, le système de protection fonctionne très bien à Cabourg.

Pourquoi mettre en place un dispositif de sécurité ? Parce que la dégradation de biens et les vols s’accentuent. Les caméras ont un effet préventif et elles dissuadent les potentiels malfaiteurs de passer à l’acte. De plus, elles identifient les responsables de vandalisme ce qui facilite le travail de la police municipale en les retrouvant et les arrêtant plus facilement. Grâce à l’aide des images, la police rassemble les preuves.

Dans le documentaire "caméras en campagne", René Bourgeois, adjoint au maire de Saint-Arnoult indique qu’entre 2010 et 2011, la ville a connu une moyenne de 3,5 vols par mois. La ville de Saint-Arnoult est équipée de 16 caméras afin d’avoir une vision totale de la commune. Grâce à ce dispositif, le nombre de vols a diminué.

Le maire de Saint-Arnoult, François Pedrono, revient sur une anecdote à travers le documentaire de Christophe Trehet. Deux jeunes ont pris la fuite après avoir percuté en scooter, une personne âgée. Grâce aux caméras, ils ont pu les retrouver. Là encore, les caméras de surveillance ont prouvé leur efficacité.
 

 Selon Moïse Moreira, maire de Petiville, l’intérêt est de filmer des lieux stratégiques afin de protéger l’espace public. Les caméras permettent d’avoir une vue sur la mairie, les parcs, les écoles, aller là où il y a des regroupements de jeunes.

Séverine Germain, docteur en sciences politiques, co-auteur de "vidéosurveillance ou vidéo- protection ?" affirme :

"On a, dans les années 2000, une véritable impulsion qui est donnée par le gouvernement et qui culmine en 2007, avec la mise en place de subventions pour les collectivités qui souhaitent installer les dispositifs de vidéosurveillance… L’état a tout intérêt à ce que la vidéosurveillance soit développée par les collectivités puisqu’en fait, l’état et ses services sont les premiers utilisateurs de ces dispositifs de vidéosurveillance."


Même si de nombreuses communes sont conquises par ce système comme en Seine-Maritime, où Notre-Dame-de-Gravenchon compte 117 caméras à son actif, une partie de la population est plus réfractaire à son utilisation.
 

Comment vivre sereinement sans avoir le sentiment d’être espionné ?

Dans certains cas, l’identification des malfaiteurs n’est pas toujours possible. Ils peuvent par exemple, se cacher derrière une cagoule et ne pas être reconnu par les caméras.

Même si une grande partie est financée par le gouvernement, la question du budget inquiète certains habitants.
A Petiville par exemple, le projet de vidéosurveillance est estimé à 120 000€ TTC. Des sources de cofinancement existent :En déduisant ces deux subventions, il reste 20 000 euros à la charge de la commune. Une somme non négligeable sachant que la contrainte budgétaire est subie par les collectivités. Est-ce vraiment une priorité ?

Au delà de l'aspect financier, c’est un sentiment de privation de liberté, un risque d’atteinte à la vie privée. Etre filmé 24h sur 24, 7 jours sur 7, c’est surveiller tous ses faits et gestes. C’est oppressant et ça peut paraître intrusif notamment pour les agriculteurs filmés en train de travailler.
 

Même si la préservation du patrimoine est essentielle, l’évolution technologique de la société peut faire peur comme les dangers du phénomène "Big Brother."
 
Caméras en campagne
Découvrez le documentaire de 52'
Lundi 23 septembre 2019 en seconde partie de soirée
► Rediffusion le vendredi 27 septembre à 09h15
► Un documentaire réalisé par : Christophe Trehet
► Coproduction : Cofeel Production avec la participation de France Télévisions 
► Avec le soutien de la région Normandie
 
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