Dans les zones rurales, il est souvent difficile de trouver de l'essence sans parcourir de nombreux kilomètres. La solution pour une quinzaine de communes de la région a été de créer leur propres stations services communales. Un phénomène en plein essor en Normandie.
Dans certains coins de Normandie, il vaut mieux regarder attentivement sa jauge à essence quand on démarre sa voiture. Dans les zones les plus rurales, il est parfois nécessaire de parcourir des dizaines de kilomètres avant de tomber sur une pompe à essence. La désertification des pompes à essence est un phénomène impressionnant. En 1980, on comptait en France 41 500 points de vente, il n'en reste plus que 11 000 à peine. Pour lutter contre ce fléau des "zones blanches", une quinzaine de municipalités ont pris le pari de mettre en place leur propre station service communale.
Le précurseur en la matière fut Lonlay-l'Abbaye, entre Flers et Domfront, en mars 2013. A l'époque, la pompe la plus proche de cette commune se situait au minimum à 10 km. La mairie a pris le taureau par les cornes et se déclare aujourd'hui ravie d'avoir fait ce choix. Depuis, 13 communes en Normandie lui ont emboîté le pas.
Découvrez la carte des stations services communales en Normandie
L'Orne est le département le plus pourvu. On trouve une autre station à Ecouché-les-Vallées, près d'Argentan, trois dans le Perche et une dans le Domfrontais, à Passais-Villages. Dans la Manche, il existe quatre stations services communales ouvertes 24H sur 24 et 7 jours sur 7, dans le centre et sud du département. La première fût créée à Saint-Pois en 2013, la deuxième à Juvigny-le-Tertre en 2015, la troisième au Mesnilbus et la dernière a été inaugué il y a quelques semaine à La Lande d'Airou près de Villedieu. Le Calvados dispose, pour sa part, de deux stations municipales, à Trévières et à Clécy.
Ces stations communales sont un phénomène développé en Basse-Normandie, mais qui peine à attirer les Hauts-Normands. On ne dénombre que deux créations dans l'Eure, à Broglie et à Bourth. En Seine-Maritime, il n'y en a pas encore. Pour financer un tel projet, les commune dépensent en général entre 160 000 et 250 000 euros. L'Etat finance à 70% ces investissements et bien souvent, les emprunts nécessaires pour l'autofinancement des projets sont couverts par les recettes. Il ne faut généralement que quelques mois pour que l'investissement soit rentable.