La rentrée des classes n'échappe pas à la vague d'augmentation des prix. Une association de consommateurs alerte sur la hausse de 10% en un an du prix des fournitures scolaires. La papeterie est particulièrement touchée par cette inflation. Distributeurs et consommateurs s'efforcent de s'entendre pour y trouver leur compte.
Faites-vous partie de ces parents prévoyants qui font les courses de rentrée au milieu de l'été pour éviter le rush de septembre ? Vous serez aussi les premiers cette année à constater la hausse des prix des fournitures scolaires. Entre juillet 2022 et juillet 2023, les prix ont augmenté de 10% selon l'association de consommateurs Que Choisir qui a relevé les prix de 137 produits dans un ensemble de commerces.
Ce matin dans un supermarché de Franqueville-Saint-Pierre en Seine-Maritime, nous avons rencontré des parents qui constataient, sur pièces, la cherté de cette rentrée scolaire. Comme Marine, jeune maman de deux petits de 4 et 9 ans, qui garnit aujourd'hui le cartable de ses enfants.
Les prix sont beaucoup plus élevés qu'avant sur beaucoup de produits ! On trouve encore des prix bas mais la qualité n'est pas top, donc on doit racheter pendant l'année, comme la colle par exemple. Je prends de la marque car si je prends du bas de gamme, ça ne colle pas !
Marine, maman de deux enfants scolarisés de 4 et 9 ans
Certaines fournitures ont augmenté plus que d'autres. La papeterie et ses cahiers, feuilles, et autres classeurs, connaît la plus forte hausse avec 14% d'inflation. Industriels et distributeurs ont dû répercuter sur leurs productions la flambée des prix des matières premières, notamment le papier (+17%) et le plastique.
C'est ainsi que les feuilles à carreaux ont augmenté de 30% et les cahiers grand format de 27%. De quoi gréver le porte-monnaie et lester le moral des familles. À noter que cette hausse des prix concerne aussi bien les marques que les produits de distributeurs, même si leurs prix restent moins élevés.
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Cette inflation a déjà des répercussions, au cœur de l'été, sur le volume de fournitures scolaires vendues : -12,4% par rapport à juillet dernier. La plupart des grandes surfaces disposent de leur marque "distributeur", et veillent ainsi à proposer des prix bas.
"On a vécu une année sans précédent. On n'a pas répercuté pendant six mois l'augmentation des prix, mais là il a fallu le faire, mais avec une certaine mesure car le panier ne doit pas devenir délirant ! L'enjeu c'est de se dire qu'on va permettre à un enfant de faire sa rentrée sans avoir à rogner sur ses fournitures scolaires, c'est essentiel" nous explique Christine Joimel, Directrice générale du Super U de Franqueville-Saint-Pierre.
On propose toute une gamme allant du stylo jusqu'au papier et au cartable à très bas prix pour permettre à chaque enfant de faire sa rentrée dans de bonnes conditions
Christine Joimel, Directrice générale du Super U de Franqueville-Saint-Pierre (76)
Dans ce rayon de fournitures scolaires cette année, les trois quarts des produits sont affichés en prix bas, alors qu'il y avait auparavant toute une gamme à prix classique. Si les prix des fournitures scolaires ont augmenté, les produits indispensables sont restés à bas prix. Et l'enseigne peut se prévaloir de proposer un cartable complet dans les plus bas prix du marché.
La hausse des prix des fournitures scolaires vient s'ajouter à l'inflation des denrées alimentaires (+15%) et à la hausse de 10% du prix de l'électricité le 1er août. Le consommateur est contraint de s'adapter, notamment en achetant des produits bas de gamme, de moindre qualité et à plus faible quantité.
La prime de rentrée scolaire, d'un montant de 398 à 435 euros selon l'âge de l'enfant, devrait être versée aux bénéficiaires à partir du mercredi 16 août. L'allocation a été revalorisée cette année de 5,6%, ce qui devrait compenser en partie l'inflation des fournitures scolaires. Mais pas suffisamment selon la FCPE, l'association des parents d'élèves, qui demandent une nouvelle revalorisation de l'allocation de rentrée scolaire.
Enfin la Direction Générale de la concurrence, de la consommation, et de la répression, la DGCCRF, va enquêter sur cette hausse des prix des fournitures scolaires pour vérifier qu'il n'y a pas d'abus de la part des industriels et des commerçants.
