Après la mise en place d'un confinement à partir du 20 mars 2021, la liste des commerces autorisés à ouvrir est connue. Elle est un peu plus longue que lors du premier confinement.
Les coiffeurs pourront accueillir leurs clients les quatre semaines qui suivent. C'est une bonne nouvelle que commentait dès hier sur France Info le Normand Christophe Doré (il est maire de Bolbec) président de l'union nationale des entreprises de coiffure : "c'est un soulagement".
D'autres professions "respirent" ce samedi en apprenant qu'elles seront elles aussi autorisées à exercer : les fleuristes, les chocolatiers, les concessions automobiles, les libraires, les disquaires et les magasins de musique selon un décret paru ce samedi matin au Journal officiel, précisant une annonce du ministère de l'Economie.
En plus des commerces qui avaient pu rester ouverts lors des précédents confinements, voici les catégories nouvellement autorisées : "commerces de plantes, fleurs, graines, engrais, semences, plants d'espèces fruitières ou légumières, animaux de compagnie et aliments pour ces animaux en magasin spécialisé", "services de coiffure", "services de réparation et entretien d'instruments de musique", les "commerces de véhicules automobiles et de machines agricoles sur rendez-vous" et les "commerce de détail de cacao, chocolats et produits de confiserie".
Bercy a également clarifié une confusion concernant les cordonniers: un porte-parole du ministre délégué aux PME Alain Griset avait ajouté vendredi les cordonniers dans cette liste, mais cette profession ne figurait pas telle quelle dans le décret paru au JO. Le ministère a précisé samedi matin qu'elle était en fait incluse dans la catégorie "réparation d'ordinateur et de biens personnels et domestiques" du précédent décret de fin octobre.
Immobilier et conduite
Les notaires et les avocats pourront continuer d'accueillir leurs clients, ainsi que les opticiens. Bien que fermées, les agences immobilières pourront organiser des visites de biens mais uniquement sur rendez-vous. Idem pour les vendeurs de voitures qui ne pourront recevoir leurs clients en concession que sur rendez-vous pris en amont.
Du côté des auto-écoles, seuls les cours de conduite sont autorisés.
Déception et incompréhension
Les professionnels interdits d'exercer sont déçus et parfois amers ce samedi. Parmi eux : les vendeurs de vêtements, les esthéticiennes, les gérants de galeries d'art, les magasins de jouets et les agences de voyages.
Sans oublier les cafés, bars, restaurants et discothèques dont l'activité est à l'arrêt depuis des mois…
Selon un communiqué du gouvernement vendredi soir, cela porte à 90.000 le nombre de commerces qui ne pourront ouvrir, en incluant les quelque 25.000 commerces déjà fermés dans les centres commerciaux sur l'ensemble du territoire, précise un communiqué du gouvernement.Selon le décret, les supermarchés et autres magasins d'une surface de plus de 400 m2 ne peuvent accueillir du public que pour les activités jugées essentielles, ainsi que la vente de "produits de toilette, d'hygiène, d'entretien et de produits de puériculture".
Les magasins d'alimentation générale et les supérettes peuvent quant à eux accueillir du public pour l'ensemble de leurs activités. Les "click and collect" reste possible. La mesure est immédiatement applicable. Les marchés mixtes en extérieur resteront également ouverts.
Lors du premier confinement de mars 2020, la plupart des commerces avaient dû garder porte close pendant deux mois, à l'exception des supermarchés et d'un certain nombre de commerces de bouche, ou ceux vendant des matériaux de construction, de l'informatique, des journaux ou encore les blanchisseries, selon une longue liste précisée par décret.
Fin octobre, au moment du deuxième confinement, ont été ajoutés les produits de toilette, d'hygiène, d'entretien et de puériculture. Les grandes surfaces avaient dû fermer certains de leurs rayons pour se conformer à ces restrictions.De nombreux secteurs réclamaient depuis d'avoir le droit de rester ouverts en cas de reconfinement, et les libraires avaient gagné ce droit fin février.
Le "sur-mesure" de Bruno Le Maire
Invité ce samedi matin de la rédaction de France Inter, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a défendu ce samedi la stratégie de reconfinement du gouvernement : "Je cherche à ouvrir le plus grand nombre possible de commerces malgré tout car ça participe non seulement de l'activité économique, mais du moral des Français".
"Nous faisons du sur-mesure; je n'ai pas du tout la prétention que ça soit idéal mais ça correspond à chaque fois à une logique simple : garantir la securité sanitaire des Français tout en préservant au maximum l'activité économique et les commerces".
Concernant les magasins de vêtements, le ministre a indiqué avoir demandé au ministre délégué aux PME Alain Griset "de trouver d'ici la semaine prochaine une solution pour traiter les stocks de l'habillement".
Bruno Le Maire a également annoncé une prise en charge intégrale des frais fixes (comme les loyers) pour les entrepreneurs qui ont repris un fond de commerce en 2020, "ont fait des investissements", mais "'n'ont toujours pas rouvert" et ne peuvent donc justifier d'un chiffre d'affaires leur donnant droit à une telle aide.
"Acharnement contre les commerces"
Ce samedi matin, le président du Medef a dénoncéi un "acharnement contre les commerces" après la décision du gouvernement d'un reconfinement de 16 départements, dont ceux d'Ile-de-France, s'inquiétant également d'un retour de la "folie bureaucratique".
"On a du mal à comprendre cet acharnement sur les commerces alors qu'énormément d'efforts ont été faits sur le plan sanitaire", a dit Geoffroy Roux de Bézieux sur Europe 1 au sujet de la décision de refermer les commerces dits non essentiels à compter d'aujourd'hui, pour lutter contre le rebond de l'épidémie de Covid-19. Le patron du Medef reproche notamment au gouvernement d'incriminer les commerces comme étant des lieux de contamination: "ça vient loin derrière les familles, les entreprises, les proches", a-t-il dit, tout en concédant qu'il y avait des "progrès à faire au moment de la restauration". Concernant les critères de fermeture, "la folie bureaucratique va se remettre en place comme au mois de novembre", a-t-il dit avant d'ajouter que "Le principe du confinement partiel des commerces ne fonctionne pas", répétant que "ce n'est pas dans les commerces qu'on se contamine".
Des aides
"Les commerces fermés administrativement bénéficieront du fonds de solidarité dans sa version renforcée avec un droit d'option pouvant aller jusqu'à 10.000 euros par mois ou 20% du chiffre d'affaires plafonné à 200.000 euros", indique le gouvernement.
Concernant les commerces dont le chiffre d'affaires dépasse un million d'euros par mois, un "dispositif de prise en charge des coûts fixes à hauteur de 70% pour les entreprises de plus de 50 salariés et de 90% pour les entreprises de moins de 50 salariés" sera mis en place. "L'activité partielle prise en charge à 100% sera appliquée pour les salariés de ces commerces ainsi que l'exonération de cotisations sociales", poursuit le communiqué.
Ces commerces pourront aussi "bénéficier d'une aide de 500 euros pour couvrir une partie des frais qu'ils pourraient engager pour se numériser et vendre à distance", ajoute le document.