Quinze jours plus tôt, le premier cas de Covid-19 a été détecté au Tchad. "Il s'agit d'un ami à moi", explique Arnaud, un sourire dans la voix.
Si le confinement n'est pour l'instant pas obligatoire pour les Tchadiens, Arnaud s'est autoconfiné pendant une quinzaine de jours, par mesure de précaution. "Je vis en résidence, dans une petite maison avec jardin. Pendant mon confinement, mes collègues et mes voisins - par l'intermédiaire du gardien de la résidence - m'apportaient mes courses. Au Tchad, les gens sont hyper solidaires".Je pouvais potentiellement être infecté aussi alors dans un premier temps j'ai préféré ne pas rentrer en France pour ne pas infecter mes proches.
Officiellement, le pays dénombre désormais 9 cas de patients infectés par le virus. Les vols commerciaux sont annulés, mais "l'ambassade française nous a proposé des vols militaires si on souhaitait rentrer", informe-t-il.
Épidémie minimisée ?
Les commerces, bars et restaurants de la ville sont fermés. Idem pour les grandes entreprises qui imposent aux salariés le télétravail afin d'éviter les rassemblements. Et malgré le couvre-feu en vigueur de 19 h à 6 h dans 4 provinces du pays, la dangerosité du virus n'alerte pas tout le monde de la même façon.J'ai l'impression que les Tchadiens ne se rendent pas vraiment compte de la gravité de la chose. Pendant mon confinement, mon chauffeur continuait de me serrer la main. Je lui faisais remarquer : si j'ai le virus, tu le ramèneras à toute ta famille !
Un œil rivé sur la France, le Normand estime que le confinement permettrait aux Tchadiens de moins minimiser la chose. "On s'attend à connaître ce que les Français vivent actuellement dans quelques semaines".
Pour la suite, Arnaud a dû changer ses plans. "Je devais partir en Jordanie en juin mais j'ai du annuler. Mon retour en France était prévu pour août. On verra comment ça se passe", positive-t-il.