Coronavirus : un Normand raconte son confinement au Tchad

TÉMOIGNAGE. Arnaud, un Normand expatrié au Tchad, s'est autoconfiné pendant une quinzaine de jours. Dans le pays, le confinement n'est pas imposé, mais un couvre-feu est en vigueur dans quatre provinces du pays, dont la capitale N'Djamena. 

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"Je suis mieux ici avec la clim' que dans un appartement de 10 mètres carrés à Paris". Même si le thermomètre affiche 45 degrés, ce lundi midi 6 avril 2020, Arnaud estime qu'il n'est "pas à plaindre". Ce Normand de 29 ans a décidé de quitter Auffay, une commune entre Rouen et Dieppe, pour être volontaire au Tchad. Depuis un an et demi, il travaille comme cadre dans une entreprise d'énergie renouvelable dans la capitale N'Djamena. 
 

Quinze jours plus tôt, le premier cas de Covid-19 a été détecté au Tchad. "Il s'agit d'un ami à moi", explique Arnaud, un sourire dans la voix.

Je pouvais potentiellement être infecté aussi alors dans un premier temps j'ai préféré ne pas rentrer en France pour ne pas infecter mes proches.

Si le confinement n'est pour l'instant pas obligatoire pour les Tchadiens, Arnaud s'est autoconfiné pendant une quinzaine de jours, par mesure de précaution. "Je vis en résidence, dans une petite maison avec jardin. Pendant mon confinement, mes collègues et mes voisins - par l'intermédiaire du gardien de la résidence -  m'apportaient mes courses. Au Tchad, les gens sont hyper solidaires". 

Officiellement, le pays dénombre désormais 9 cas de patients infectés par le virus. Les vols commerciaux sont annulés, mais "l'ambassade française nous a proposé des vols militaires si on souhaitait rentrer", informe-t-il. 

Épidémie minimisée ?

Les commerces, bars et restaurants de la ville sont fermés. Idem pour les grandes entreprises qui imposent aux salariés le télétravail afin d'éviter les rassemblements. Et malgré le couvre-feu en vigueur de 19 h à 6 h dans 4 provinces du pays, la dangerosité du virus n'alerte pas tout le monde de la même façon.

J'ai l'impression que les Tchadiens ne se rendent pas vraiment compte de la gravité de la chose. Pendant mon confinement, mon chauffeur continuait de me serrer la main. Je lui faisais remarquer : si j'ai le virus, tu le ramèneras à toute ta famille ! 


Un œil rivé sur la France, le Normand estime que le confinement permettrait aux Tchadiens de moins minimiser la chose. "On s'attend à connaître ce que les Français vivent actuellement dans quelques semaines". 

Pour la suite, Arnaud a dû changer ses plans. "Je devais partir en Jordanie en juin mais j'ai du annuler. Mon retour en France était prévu pour août. On verra comment ça se passe", positive-t-il. 

 
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