La Tricoterie du Val-de-Saire se lance dans la fabrication de maques à destination des Ehpad et d'associations d’aide à la personne. Le but est qu'ils servent de "première barrière" et non pas qu'ils se substituent aux masques homologués.
La Tricoterie du Val-de-Saire, société normande basée à Valcanville dans la Manche, travaille dans le domaine de la haute-couture pour de grands créateurs parisiens. Actuellement à l’arrêt, suite aux mesures de confinement destinées à éviter la propagation du coronavirus en France, son directeur, Jean-Luc Hyver a lancé un appel ce matin sur Facebook pour fabriquer des masques.
"Par solidarité cet après midi avec une partie de notre personnel nous fabriquerons des masques de protection pour les personnes dépendantes et le personnel soignant. Si vous avez du molleton qui ne sert pas n'hésitez pas à le déposer à la porte de l'atelier."
"Ils servent de premières barrières"
"Une dizaine de salariés ont pour le moment répondu présents. Ils viennent donner leur temps pour être solidaires. Nous avons des demandes des ADMR ou d’Ephad. Celui de Saint-Vaast-la-Hougue nous en a commandé 400", explique Jean-Luc Hyver. Les masques à base de coton et de molleton ne sont pas homologués mais le but est de pallier au manque. "Nous suivons les recommandations officielles pour leur fabrication afin qu’ils servent de première barrière".
Les masques de fabrication artisanale sont-ils efficaces ?
Interrogé par Libération sur la fiabilité de ce types de masques non-homologués, Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Tenon (Paris) a sa réponse :
Ces masques artisanaux sont à utiliser avec des précautions précises : ils doivent être "à usage unique" :En l’absence de masque, cela peut diminuer les projections et donc protéger les autres
Une solution en cas d'absence totale de masques et d'absence de contacts directs avec un patients contaminés.Ils sont à jeter après usage et non à remettre dans sa poche qui est alors contaminée. Et il faut se laver les mains après l’avoir enlevé
Du côté de la Tricoterie Val-de-Saire , la fabrication s’arrêtera ce samedi 21 mars et reprendra lundi. "Ce qui nous arrêtera, c’est la pénurie de matières premières", insiste le directeur de la tricoterie normande.