Pourra-t-on encore refuser de se faire vacciner dans les semaines qui viennent ? Les annonces de Jean Castex vendredi soir accentuent encore la pression sur les opposants au vaccin.
Ce n'est plus le pass sanitaire, mais le pass vaccinal. "Désormais, seule la vaccination sera valable", a prévenu le Premier ministre Jean Castex vendredi soir, après un conseil de défense sanitaire très attendu. Le texte fera l'objet d'un projet de loi début janvier, une proposition qui a fait vivement réagir des manifestants antivaccins à Avranches.
"Pour moi, c'est une obligation déguisée. Il vallait mieux dire 'on veut vous vacciner'", assène l'un deux. "Il y a deux catégories de Français : ceux qui vont pouvoir accéder aux soins par exemple, rentrer à l'hôpital, se faire soigner... Et ceux qui ne vont pas pouvoir. C'est déjà le cas, mais là ça sera encore plus terrible", explique une autre.
Ce pass vaccinal annulerait le recours aux tests utilisés jusqu'à alors par les opposants au vaccin pour avoir le pass sanitaire nécessaire pour aller au restaurant ou encore au cinéma. Un argument qui ne tient pas pour ces manifestants. "Ce sont les seuls qui ont encore la certitude d'être non-porteurs" du virus selon Anne-Marie, membre du collectif "Non au pass sanitaire Sud Manche". Pour elle, le pass sanitaire est un "danger total, puisque les vaccinés se croient protégés, alors qu'ils ne le sont pas".
La Normandie bonne élève
Le pass vaccinal serait une véritable contrainte pour Anne-Marie, dont le métier exige qu'elle voyage beaucoup. "Si je veux aller voir mon client et aller au restaurant, parce que je suis à 300 kilomètres de chez moi, je ne peux pas", détaille-t-elle. Et d'assurer qu'"on est en train d'enlever des droits sociaux de base, à tout citoyen".
Pour ces antivaccins, c'est clair : ce pass vaccinal ne les fera pas changer d'avis. "Je ne veux pas que moi ou mes enfants nous participions à une expérimentation médicale, donc non, ça ne m'incitera pas", déclare Domitille, en évoquant le pass vaccinal. A ce jour, 89% de la population française est vaccinée avec deux doses. La Normandie figure parmi les régions bonne élève en la matière.