Les enseignants ne décolèrent pas depuis la rentrée. Ils exigent un protocole renforcé pour accueillir les élèves dans des conditions sanitaires à la hauteur de l'épidémie. Malgré les annonces du ministre de l'éducation visant à dédoubler les classes, l'appel à la grève est maintenu.
Les images sont éloquentes et ont fait le tour des journaux et des réseaux sociaux. Des élèves entassés dans des classes, des couloirs, des réfectoires, ou regroupés sous des préaux sans la moindre distanciation sociale. Les consignes ministérielles de non-brassage des élèves sont totalement bafouées car impossibles à appliquer. Notamment pendant le temps de repas où les élèves ne portent pas le masque.
On est loin dans les collèges et les lycées d'un protocole sanitaire suffisant pour mettre à distance l'épidémie de coronavirus.
Cinq syndicats du premier et second degré appellent donc à une grève "sanitaire" ce mardi 10 novembre pour demander des mesures urgentes, notamment la mise en place d'effectifs allégés dans les établissements. Il s'agit d'agir vite pour éviter une nouvelle fermeture des établissements scolaires, qui augmente les inégalités.Il y a une grande colère des enseignants depuis la rentrée de novembre, plusieurs établissements normands sont déjà mobilisés. Les lycéens aussi sont remontés, ils ont conscience de tous les problèmes posés, ils ont contribué à la médiatisation de la situation.
Nous demandons un allègement des effectifs partout pour permettre de garder les établissements ouverts. Le protocole actuel n'est pas applicable quand les effectifs sont au complet, notamment dans les refectoires et dans les classes.
Le dédoublement des classes pour tous
C'est la proposition de Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation pour améliorer le brassage des élèves. "Une instruction ministérielle sera très prochainement adressée aux chefs d'établissements pour préciser ce cadrage national".Le dedoublement des classes dans les lycées a commencé, mais fonctionne très différemment selon les établissements.
Les syndicats demandent donc un cadrage clair, pour que tous les établissements disposent des mêmes garanties sanitaires, et donc d'une parfaite équité scolaire.
Dans les lycées, il conviendrait qu'un élève soit présent au moins 50% du temps scolaire pour être en sécurité tout en restant motivé. Plus les élèves sont présents, moins il y a de risque de décrochage.
Aération et ventilation des classes
"C'est une question qui n'est pas un détail, poursuit Claire-Marie Féret, le protocole prévoit l'aération et la ventilation des salles de classes, et dans de nombreux établissements, les fenêtres ne s'ouvrent pas ou trop peu. D'autre part les professeurs ont été dotés de masques et de gel, mais pas les élèves qui ont besoin de deux à trois masques par jour, ce qui est lourd pour les familles. L'éducation nationale devrait fournir ce matériel"Du personnel en renfort
Les surveillants et assistants d'éducation sont chargés de faire respecter les sens de circulation des élèves, les zonages, le passage au réfectoire. Une surcharge de travail pour ces personnels déjà peu nombreux, et appelés aussi à effectuer d'autres tâches.Les syndicats demandent donc le recrutement de personnels de vie scolaire supplémentaires .
Le méécontentement est général et les syndicats qui appellent à la grève s'attendent à une forte mobilisation des enseignants, car tous les collèges et lycées de la région sont concernés.
Grève "sanitaire" à l'appel du Snes Fsu, Snuipp Fsu, cgt éducation, Sud education, FO, Snalc, ainsi que la fédération des parents d'élèves FCPE 76.
A Rouen, le rendez vous est fixé à 11 heures à l'Inspection Académique, place des faïenciers. Le cortège rejoindra le Rectorat boulevard des belges.