L'Agence régionale de santé de Normandie prévient la population, ce mardi 10 novembre 2020 : la situation est plus préoccupante qu'elle ne l'était au printemps. Le nombre d'hospitalisations va continuer à augmenter dans les prochaines semaines car "le pic est devant nous", rapporte l'ARS.
"La situation est plus préoccupante qu'elle ne l'était au printemps". L'Agence régionale de santé de Normandie a tenu, ce mardi 10 novembre 2020, une conférence de presse pour faire le point sur la situation sanitaire dans la région.
Le constat est clair : le nombre d'hospitalisations va continuer à augmenter dans les prochaines semaines. Le bilan humain est déjà lourd : plus de 400 personnes sont décédées du covid-19 dans la région depuis le début de la deuxième vague. "Nous sommes déjà presque aux deux tiers des décès que nous avons connus lors de la première vague, constate le directeur de l'ARS en Normandie, Thomas Deroche. Et le pic est à venir ! Il est donc indispensable que cette vague soit contenue et qu'on ne reparte pas à la hausse".
#covid19 [Conf presse]
— ARS Normandie (@ars_normandie) November 10, 2020
Nous sommes dans la 2ème vague de l'épidémie. Le pic est encore devant nous et le nombre d'hospitalisations continue de croître.
⚠️Respectez le confinement, les gestes barrières et les mesures d'isolement.
Des études montrent que le pic de la seconde vague, s'il ne peut être situé précisément dans le temps, devrait arriver à la mi-novembre. Le risque : une surcharge des hôpitaux et notamment des lits en service de réanimation.
Contrairement à la première vague, les services hospitaliers se sont organisés pour recevoir un afflux de patients, estime l'ARS. 110 lits supplémentaires ont été créés entre les deux vagues pour pouvoir y faire face.
Une baisse rassurante ?
Dans la région, le taux d'incidence est en légère baisse. Au cours des 7 derniers jours, la Normandie compte 323 cas positifs pour 100 000 habitants. La semaine précédente, ils étaient 328.Mais ce léger "tassement" est à relativiser estime le directeur adjoint du SAMU de Rouen, Cédric Damm. "Attention aux raccourcis. La baisse du taux d'incidence ne veut pas dire qu'il y a moins de patients hospitalisés", avertit-il. La situation sur le terrain le montre, relate-t-il. Ses équipes transportent aujourd'hui quatre fois plus de malades avec des symptômes du coronavirus qu'ils ne le faisaient à la fin du mois d'août.
Un constat partagé par le directeur de l'ARS en Normandie qui rapporte qu'une baisse similaire avait été observée lors de la première vague. Elle avait été suivie, tout de suite après, par une nouvelle hausse importante du taux d'incidence.
Au total, les derniers chiffres font état de 1339 personnes positives dans la région, dont 169 en réanimation.
Pas que chez les personnes âgées
Cédric Damm, directeur adjoint du SAMU de Rouen, estime à 40% le nombre de patients covid de moins de 65 ans qui ont des symptômes respiratoires.On parle beaucoup des personnes âgées mais il n'y a pas qu'elles qui risquent des complications. C'est très important de le rappeler car certains se croient à l’abri.
Les personnes âgées, notamment dans les EHPAD (Etablissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes), bénéficient "d'une attention particulière", affirme le directeur régional de l'ARS. Ce mardi 10 novembre 2020, la Normandie compte 182 foyers épidémiques, dont 90 dans les EHPAD.
#covid19 [Conf presse]
— ARS Normandie (@ars_normandie) November 10, 2020
"Les médecins libéraux jouent un rôle fondamental dans la gestion de la crise sanitaire. Je tiens à souligner leur mobilisation dans l'accompagnement des patients covid et non covid pour que cette 2ème vague ne s'accompagne pas d'un renoncement aux soins."