Alors que la première phase de vaccination doit commencer en Normandie ce 4 janvier 2021, les maires s'interrogent sur leur rôle à jouer. Beaucoup souhaitent que l'Etat leur délègue la responsabilité de l'organisation pour être au plus près des citoyens et avancer, ensemble.
"J'ai demandé à Olivier Véran si je devais réserver des gymnases, mobiliser des espaces publics. Il m'a répondu qu'il ne souhaitait pas voir s'installer des vaccinodromes. Mais ça veut dire quoi? on se laisse influencer par les sceptiques", grogne Joel Bruneau, le maire LR de Caen. La campagne de vaccination commence ce 4 janvier en Normandie, comme l'a annoncé l'organisme d'Etat, l'Agence régionale de Santé ( ARS) dans un communiqué le 24 décembre mais à quel rythme et où? C'est la grande question.
On se souvient que Joël Bruneau a été l'un des premiers élus en mars dernier à être déclaré positif au Covid-19. Et depuis, il veille à ce que tout se déroule bien dans sa ville : dépistage, drive 6 jours sur 7, tests antigéniques, en plus du PCR, etc.
Les Ehpad d'abord en janvier?
La campagne de vaccination devrait débuter dans les Ehpad à un rythme prévu avant les fêtes de Noël, du 4 au 18 janvier.
"Pour le lancement de cette phase, une quinzaine d’EHPAD ou d’USLD de statuts public ou privé et répartis sur l’ensemble de la région, volontaires, en capacité de réaliser les consultations pré-vaccinales et disposant (pour les EHPAD) d’un médecin coordonnateur, sont en cours d’identification par l’Agence régionale de santé.Cette phase pilote devrait se dérouler jusqu’au 17 janvier avant de s’étendre à l’ensemble des EHPAD et USLD de la région à partir du 18 janvier. Les établissements seront approvisionnés en vaccins tout au long de cette première étape qui durera 6 à 8 semaines", expliquait l'ARS le 24 décembre.
La phase 1 va t-elle rester comme prévu ce 4 janvier? avec vaccination dans les Ehpad et pour les soignants représentant un fort risque (âge et pathologie) ou sera t-elle élargie?
Car,depuis, la campagne s'accélère un peu partout. A l'image de l'Ile-de-France qui a vacciné ses soignants de plus de 50 ans, ce premier week-end de janvier, bien avant la date prévue.
Le président, Emmanuel Macron, aurait intimé l'ordre à ses troupes d'accélérer le mouvement : la France est en retard par rapport à ses voisins Européens.
Beaucoup de maires attendent un feu vert mais pour l'instant, aucune consigne précise ne leur est arrivée.
Je ne tiens pas à me faire vacciner avant les autres mais je souhaite, en revanche, que le gouvernement s'organise pour que ça aille plus vite et le plus massivement possible. Je ne sais pas comment ils veulent faire sans mettre en place des lieux publics, gymnases ou salles. Mais il faut arrêter de céder à la pression d'une minorité anti-vaccin.Les vaccins ont toujours été plus efficaces que les épidémies. Il faut sortir de cette crise sociale et économique, au plus vite.
200 à 300 maires lancent un appel en France
Cette liste, cet "appel", a été lancé, en France, avec 200 noms. Une centaine se seraient ajoutés depuis, selon le seul normand signataire dès le début: Thierry Granturco, le maire de Villers-sur-Mer, petite cité balnéaire du Calvados.
Covid-19 : 200 maires s'engagent à se faire vacciner pour donner l'exemplehttps://t.co/ChOZCTHaIy pic.twitter.com/cCb52TegFK
— franceinfo (@franceinfo) December 29, 2020
"C'est un appel au gouvernement de transférer des compétences pour que les maires accélèrent le processus sur le terrain, au plus près des gens. La perte de confiance dans le vaccin, c'est aussi une perte de confiance dans le gouvenrement. On estime que sur le terrain, administré par administré, on peut convaincre du monde", espère Thierry Granturco.
Il se dit prêt à servir de cobaye et propose d'être vacciné devant tous. "Je suis prêt même si je sais bien qu'il y a d'autres publics prioritaires."