Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a présenté mercredi 22 juillet le plan d'aide du gouvernement aux éleveurs. Il prévoit le déblocage de 600 millions d'euros, pour faire face à la crise, ainsi qu'une batterie de mesures structurelles pour réguler la filière.

Chose promise, chose due. Le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, a dévoilé ce mercredi 22 juillet 2015 à la sortie du conseil des ministres le plan d’aide du gouvernement aux éleveurs. Ces derniers ont commencé à manifester lundi 20 juillet à Caen (Calvados) en bloquant axes routiers et points de passage. Dès le lendemain, le mouvement s’est étendu à la Haute-Normandie, la Bretagne, au Nord Pas-de-Calais et au Sud-Ouest.

Les éleveurs bovins et porcins réclament une rémunération plus juste. Ils mettent en avant les marges faites par les industriels qui achètent leurs animaux et leur lait (abattage, découpe) et la grande distribution, trop élevées selon eux. Ils s’indignent également de l’importation de viande de l’étranger, quand il faudrait privilégier le « made in France » selon eux. Le 17 juin, les éleveurs avaient signé un accord avec les intermédiaires et avec les GMS (grandes et moyennes surfaces). Les professionnels s'étaient engagés à les augmenter de 5 centimes par semaine jusqu'à atteindre 4,50 euros le kilo. On en est loin : les prix n'ont gagné que 7 centimes au total.

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Entre mesures d’urgences pour parer à la crise et propositions à moyen et long terme pour réguler les filières de la viande et du lait, le plan du gouvernement s’articule en huit ponts. Nous vous les détaillons ci-dessous.


Les mesures d’urgence

  • 600 millions d'euros d'allègements et de reports de charges
Sur les 600 millions avancés par le gouvernement, 100 millions seront dédiés à l'annulation de charges et de cotisations (exonération de taxes foncières), et 500 millions à des reports (impôts sur les revenus et les sociétés, remboursement anticipé de TVA...).

Les mesures à moyen et long terme

  • Une restructuration de la dette
L'État va engager avec les banques une restructuration de l'ensemble des dettes à moyen et long terme, notamment en portant le fonds d'allègement des charges (FAC) de 8 à 50 millions d'euros. De son coté, la Banque publique d'investissement pourra garantir jusqu'à 500 millions d'euros de crédit bancaire de trésorerie aux entreprises du secteur de l'élevage pour faire face à l'ensemble de leurs besoins.

  • Le redressement des prix payés aux éleveurs
Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll va continuer à travailler "avec l'ensemble des acteurs de la filière" pour "atteindre l'objectif de relèvement des prix", pour le porc comme pour la viande bovine.

  • Le développement de la contractualisation
Le gouvernement veut développer l'utilisation de contrats avec les industriels, pour permettre aux éleveurs d'avoir plus de visibilité sur leur rémunération et leur marge.

  • L'augmentation des débouchés à l'exportation
A très court terme, il s'agit par exemple de maintenir les exportations de viande vers la Grèce, ébranlées par la crise, en réactivant un dispositif de garantie publique pour les exportateurs français. A plus long terme, une plateforme "Viande France Export" sera mise en place, pour identifier et répondre aux besoins des pays importateurs, notamment en Asie et autour de la Méditerranée.

  • L'étiquetage et l'approvisionnement local
La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) renforcera les contrôles sur l'étiquetage de l'origine des viandes. L'État promet de nouveau de favoriser l'approvisionnement local dans les cantines.

  • La diversification des revenus des éleveurs
Ils s'agit d'inciter les éleveurs à se doter de méthaniseurs, pour transformer les effluents d'élevage en électricité et la revendre. L'État propose une exonération de fiscalité locale pour l'ensemble des installations et une hausse des tarifs de rachat de l'électricité.

  • Une simplification administrative
Le gouvernement promet de simplifier les procédures administratives pour les éleveurs, et d'améliorer la manière dont se déroulent les contrôles sur le terrain, qui donne souvent lieu à de très fortes tensions entre agriculteurs et agents.

Une nouvelle table ronde réunissant éleveurs, transformateurs et distributeurs est prévue à 16h30 au ministère.
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