Le 7 avril dernier, l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) annonçait qu'une anomalie "sérieuse" avait été détectée dans la cuve de l'EPR. Selon nos confrères du Canard enchaîné, Areva était au courant de ce défaut de conception depuis neuf ans.
"S'agit-il d'un manque de compétence ? de vigilance ? de surveillance ?", s'interroge, ce mercredi matin dans les colonnes du Canard enchaîné, Sylvie Cadet-Mercier de l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN). Le 7 avril dernier, l'ASN annonçait qu'Areva lui avait signalé une "anomalie de la composition de l’acier dans certaines zones du couvercle et du fond de la cuve", une anomalie qualifié de "très sérieuse" par un des responsables du gendarmes nucléaires. Selon nos confrères du Canard enchaîné, cette anomalie était connue de longue date par Areva.
L'industriel aurait procédé à des tests sur l'acier destiné à la fabrication du fond et du couvercle de la cuve en 2006. Les résultats de ces tests auraient révélé une concentration trop importante de carbone dans l'acier, une concentration susceptible d'affecter la résistance de la cuve de l'EPR de Flamanville, un équipement particulièrement sensible. "Elle contient le combustible et participe à la seconde barrière de confinement de la radioactivité", rappelait l'ASN dans un communiqué le 7 avril dernier.
Auditionné en juin dernier à l'Assemblée nationale, le directeur général de l'IRSN, Jacques Repussard, avait critiqué le nouveau procédé d'élaboration des lingots qui permettent de réaliser les deux pièces de la cuve, n'hésitant pas à le qualifier de "régression". Cette accusation figure dans les documents de l'IRSN qu'ont pu se procurer nos confrères du Canard enchaîné.
Les explications d'Alexandra Huctin