Après un début de saison en demi-teinte, les pêcheurs normands peuvent enfin travailler en Baie de Seine, un secteur annoncé particulièrement riche en coquille saint-jacques cette année. Les premiers bateaux sont partis cette nuit.
Ils attendaient ça depuis un bon moment. Si la saison de la coquille a débuté officiellement le 1er octobre dernier, les premières pêches avaient comme un goût de trop peu pour les professionnels normands, avec des "butins" parfois cinq fois moins importants que d'ordinaire. On leur avait pourtant, IFREMER en tête, promis une année record. Mais la première zone ouverte, celle-la même où quelques semaines auparavant, Français et Anglais s'étaient livrés bataille, était loin d'être la plus riche. L'eldorado, c'était en Baie de Seine, fermée jusqu'à fin novembre.
"Il y aura de la coquille sur les étals, il y aura de la coquille à Noël (...) ça va mieux se passer que ça n'a commencé", promettait Dimitri Rogoff, le patron des pêcheurs normands à ses troupes, rappelant que "on a deux gisements qui sont très riches: dans les eaux territoriales, où les Anglais ne sont pas allés, dans la Baie de Seine d'un côté et en bande côtière de Seine-Maritime de l'autre, où là aussi il y a pas mal de coquilles". Il fallait juste se montrer un peu patient.
Finalement, le 2 novembre dernier. Le comité régional des pêches, réuni à Bayeux, a consenti à donner son feu vert avec un peu d'avance. Dans un contexte de tension continue avec les pêcheurs britanniques (aperçus encore récemment à proximité des côtes françaises) et de déception des pêcheurs français en ce début de saison, il a été décidé d'avancer de 15 jours l'ouverture de la Baie de Seine.
Ce lundi matin, les bateaux normands ont répondu présent en nombre pour ce rendez-vous tant attendu. Le top d"aprt a été donné ce 12 novembre à 7 heures. Une de nos équipes a embarqué à bord du Normandie, un coquillard de 16 mètres de Grandcamp-Maisy. Et selon ses constatations, on peut recenser plusieurs dizaines de bateaux sur quelques kilomètres carré.
Si la saison a débuté avec un peu d'avance, la coquille en Baie de Seine reste très réglementée avec des horaires et des quotas imposés. Les pêcheurs ont le droit de draguer le secteur à raison d'une heure et demie durant quatre marées, du lundi au jeudi. Les bateaux inférieurs ou égaux à 10 mètres de long ne peuvent pécher plus d'une tonne. Ce quota est porté à 1,5 tonnes pour les navires de 10 à 12 mètres, à 1,8 tonnes pour les 12-15 mètres, et 2 tonnes pour les plus gros chalutiers, comme le Normandie qui, après un début timide, a finalement fait son quota ce lundi matin.
Au lendemain de l'ouverture, la coquille de la Baie de Seine a débarqué sur les étals. Comme a pu le constater une de nos équipes à Courseulles-sur-Mer, dans le Calvados, le prix, aux environs de 5€50 le kilo, ne dissuade pas les clients. La demande est forte et derrière les étals, on ne chôme pas.