Malgré les aides débloquées par l'Europe la colère agricole ne se calme pas. Les Normands étaient nombreux hier à participer à la manifestation européenne à Bruxelles, une manifestation avec de vives tensions en fin de journée. Nos images.
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Les photos de nos envoyés spéciaux Cyril Duponchet et Hélène Jacques.
La manifestation
Partis à l'aube de Belgique, de France et d'Allemagne, des colonnes de tracteurs sont arrivés dans la capitale belge dans la matinée, où ils ont causé de très importants
embouteillages, en particulier dans le quartier Schuman, qui abrite le siège de la Commission et du Conseil européen.
La police, qui avait vivement déconseillé aux automobilistes de se rendre à Bruxelles, a comptabilisé 1.455 tracteurs et quelque 7.000 agriculteurs, producteurs de lait
ou de viande principalement, réunis à l'appel des syndicats agricoles.
Des manifestants ont même utilisé une louche en guise de catapulte pour bombarder d'oeufs les forces de l'ordre. Un policier, blessé à la jambe, a dû être emmené
à l'hôpital, pendant qu'un second était soigné sur place, selon un porte-parole de la police cité par l'agence Belga.
Les policiers belges - exceptionnellement renforcés par des collègues néerlandais - ont fait usage de gaz lacrymogène pour empêcher des manifestants de forcer le
barrage avec leurs tracteurs. Ils se sont également servi de canons à eau pour faire reculer les protestataires et éteindre des ballots de paille, des pneus et
même une caravane incendiés par les agriculteurs.
Malgré ces incidents, le bourgmestre (maire) de Bruxelles, Yvan Mayeur, a estimé que la manifestation se déroulait jusqu'ici "globalement dans le calme".
En milieu d'après-midi, une partie des manifestants avait commencé à refluer vers leurs autocars, mais plusieurs centaines d'entre eux continuaient leur face-à-face
tendu avec la police aux abords du rond-point Schuman, dans une atmosphère chargée de l'odeur âcre des brasiers.
La Commission européenne a proposé lundi 500 millions d'euros pour tenter de résoudre la crise actuelle qui touche particulièrement les marchés du lait et du porc, alors
que des milliers d'agriculteurs manifestaient à Bruxelles.
"La Commission va proposer que la partie la plus significative de ce paquet soit fournie à tous les Etats membres sous forme d'enveloppes pour soutenir le secteur
laitier", a précisé l'exécutif bruxellois dans un communiqué.
Le principal syndicat européen, le Copa-Cogeca, a immédiatement déploré une proposition "bien loin du compte" pour indemniser les agriculteurs de la perte de leur principal
marché à l'exportation, la Russie, "qui vaut 5,5 milliards d'euros par an", selon son secrétaire général Pekka Pesonen.
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