Janvier est le mois des bonnes résolutions, il est aussi depuis quelques années "le mois sans alcool". Le "Dry January" propose de faire une pause dans votre consommation. Une expérience salutaire pour votre santé, votre moral, et votre porte-monnaie !
Cette pratique est née en Angleterre en 2013, et s'est propagée par la suite dans d'autres pays occidentaux. Le "Dry January" ou mois sec, est devenue en France une campagne de santé publique, et pas seulement un défi que l'on se lance entre amis. L'expérience fait chaque année de plus en plus d'adeptes. Un mois totalement sobre, sans un seul verre ? Sans un seul verre oui, du 1er janvier au matin au 31 janvier au soir ! Car il ne s'agit pas uniquement de réduire notre consommation d'alcool, mais bien de changer nos habitudes, et pourquoi pas de prendre conscience du rapport délétère que nous entretenons avec la boisson.
Prêt à relever le défi ?
Justine Leduc et son compagnon réitèrent l'expérience pour la troisième année consécutive. S'il reste trois bouteilles entamées dans son réfrigérateur, la jeune femme se promet qu'elle n'y touchera pas avant le mois de février. Après des fêtes de fin d'années arrosées, c'est au jus de fruit que la jeune femme trinque désormais. "Santé !", s'amuse-t-elle en faisant tinter son verre contre celui de son mari. Plus que jamais, cette expression prend son sens, car se priver d'alcool n'a que des bénéfices, en premier lieu pour sa santé.
On a commencé il y a trois ans, c'est mon mari qui m'a lancé le défi. On s'étaient mis au sport aussi à l'époque, donc pourquoi pas essayer le mois sans alcool ! Les bienfaits je les ai ressentis sur ma peau, et même sur le sport. Les efforts étaient moins intenses et les progrès plus rapides
Justine Leduc, adepte du Dry January
En France, le mois sans alcool reste une pratique marginale. 6 personnes sur 10 disent ne pas connaitre le Dry January, et ceux qui en ont entendu parler ne sont pas toujours prêts à s'y engager. À l'instar de ces personnes rencontrées dans les rues de Rouen. "Dans l'idée oui, mais peut-être pas janvier pour autant", nous confie ce jeune homme, "j'ai pas mal travaillé, et envie de profiter des fêtes avec ma famille, alors champagne oblige !".
"Je pense que je pourrais le suivre, j'ai la volonté pour le faire, après ça ne m'intéresse pas particulièrement de le faire, parce que l'alcool, c'est aussi un moyen de se sociabiliser pour moi, nous livre une jeune femme.
Quels sont les bénéfices d'un mois sans alcool ?
N'en déplaisent aux réfractaires de l'expérience, la sobriété sur un temps long n'a que des bénéfices !
La campagne britannique Alcohol Change UK a été étudiée, et ses effets sur la santé évalués sur plusieurs millions de personnes. On note bien sûr une santé générale améliorée, car l'arrêt de l'alcool fait beaucoup de bien à l'ensemble du corps, mais aussi un sommeil restauré et plus d'énergie, une perte de poids et une jolie peau. Enfin, la sobriété génère une belle économie d'argent, et le sentiment valorisant d'avoir triomphé de l'expérience.
Les médecins soutiennent bien sûr le mois sans alcool, qui devraient selon eux se généraliser quand on sait que 40 000 décès par an sont attribuables à l'alcool en France.
Selon Hélène Defay-Goetz, médecin addictologue au Centre hospitalier du Rouvray (Seine-Maritime), le mois sans alcool est aussi un bon moyen de questionner notre relation au produit. "Ça permet aux gens qui ont l'impression de ne pas avoir de problèmes de prendre conscience aussi de leur comportement vis-à-vis de l'alcool, et ça débanalise l'alcool. Il faut le prendre comme une expérience, faire un test pour voir si ça marche ! On peut aussi en sortir plus fort, et plus conscient de sa consommation".
Comme pour "le mois sans tabac", le Dry January #LeDéfideJanvier propose de vous accompagner et de vous soutenir moralement, en vous inscrivant en ligne. Vous aurez plus de chance de tenir le mois, et pourrez bénéficier de trucs et astuces pour ne pas craquer. Alors convaincu ?