Ce sont plus de 400 binômes qui seront candidats aux élections départementales des 20 et 27 Juin prochain dans les 131 Cantons des cinq départements normands. Le dépôt des candidatures dans les préfectures est clos. Le ministère de l'intérieur doit maintenant apporter sa validation.
La crise sanitaire aura à l’évidence freiné les envies des Normands de s’engager dans la bataille des élections départementales puisqu’on enregistre une baisse de 18% des candidatures comparé à 2015, avec un certain nombre de figures qui ont décidé de ne pas se représenter.
Manche : quel successeur pour Marc Lefèvre
A 70 ans, Marc Lefèvre, l’actuel président (LR) du département de la Manche ne figure pas sur la liste des candidats enregistrée en préfecture, l’ancien maire de Sainte-Mère-Eglise siégeait dans cette assemblée depuis 33 ans. Si l’heure n’est pas encore à désigner un successeur à Marc Lefèvre, Philippe Gosselin, le député et patron des républicains dans la Manche, candidat pour la première fois dans ce type d’élection, pourrait tirer quelques ficelles même s'il rejette l’idée (pour l’instant ) d’abandonner son poste à l’Assemblée Nationale pour gérer le Département.
La liste des candidats dans la Manche sur le site de la préfecture
Sébastien Lecornu en chef de file dans l’Eure
Le ministre des Outre-mer (proche LREM) Sébastien Lecornu est engagé dans ces élections, candidat dans son canton de Vernon avec Catherine Delalande (LR). Le duo, élu en 2015 dès le 1er tour avec plus de 70% des voix, évoque un "rapprochement" qui ne s’inscrit pas dans le cadre d’une "posture politicienne". Même s'il admet que le Rassemblement National est son principal adversaire sur ce canton. Certains y verront peut-être une sorte de répétition à un an de l’échéance présidentielle dans laquelle Sébastien Lecornu sera sans doute aux avants postes pour défendre le candidat Macron.
La liste des candidats dans l'Eure sur le site de la préfecture
Des départs et des tentatives de retour dans l’Orne
Alain Lambert, l’ancien ministre (DVD) et président du Département de l’Orne de 2007 à 2017, va dans quelques semaines quitter la scène politique à l’âge de 75 ans. Il ne briguera pas de nouveau mandat dans cette assemblée dans laquelle il avait siégé pour la première fois il y a 36 ans .
Toujours dans l’Orne, Joachim Pueyo, le maire (PS) d’Alençon, tentera lui de récupérer le siège du canton d’Alençon 1 qu’il avait abandonné en 2012 pour siéger à l’Assemblée Nationale. Autre retour possible, celui de Véronique Louwagie, députée (LR) de l’Aigle, qui espère retrouver un siège dans le Département.
La liste des candidats dans l'Orne sur le site de la préfecture
Calvados : Du changement en vue
Dans le département du Calvados, si la droite et le centre ne semblent pas en danger, la question est d’avantage de savoir quelle visage aura la future assemblée. La majorité dirigée par Jean-Léonce Dupont ( les centristes) va en effet voir partir plusieurs de ses fidèles lieutenants : Claude Leteurtre, Michel Rocca, Paul Chandelier.
La députée européenne (proche LREM) Stéphanie Yon Courtin a elle aussi choisi de se lancer dans l’aventure des Régionales. A gauche, la sénatrice (PS) Corinne Feret ne sera pas candidate. Le RN mise sur Emmanuel Norbert - Couade , le numéro un du parti dans le Calvados pour essayer de créer la surprise à Lisieux.
La liste des candidats sur le site de la préfecture
Le Rassemblement National en quête d’élus
Le parti de Marine Le Pen n’a toujours pas le moindre conseiller dans les 131 cantons normands et il faut bien dire que les conditions du scrutin (bi-nominal à 2 tours) ne favorise pas le RN qui s’est toujours heurté à ce fameux plafond de verre. L’organisation des Cantonnales le même jour que les Régionales va-t-elle changer la donne ? Les électeurs pourraient-ils être tentés de voter pour la même couleur politique sur les deux scrutins ? Les cantons d’Eu, du Treport, de Gisors, des Andelys font partie des objectifs, rapporte-t-on du côté des dirigeants du Rassemblement National, qui annoncent qu’il y aura des candidats dans plus de 90% des cantons.
127 Binômes en Seine-Maritime
C’est dans le département de la Seine-Maritime qu’il y aura le plus grand nombre de candidats avec pas moins de 127 Binômes pour 35 Cantons. C’est aussi un département qui sera surveillé de près car il est dirigé par Bertrand Bellanger (DVD proche LREM), qui pourra compter sur des proches d’Edouard Philippe comme Agnès Firmin-Lebodo (Agir). La gauche portée par Christophe Bouillon, maire (PS) de Barentin, et Nicolas Rouly, espère bien surfer sur le résultat des dernières municipales à Rouen pour tenter de faire basculer le Département. Le RN aura sans doute du mal à jouer les arbitres.
La liste des candidats en Seine-Maritime sur le site de la préfecture