Un couple a été interpellé en flagrant délit par la police du Calvados le vendredi 7 janvier. Il est soupçonné d'avoir mis au point un système "permettant de se servir de gasoil ou d’essence en très grande quantité en ne payant qu’une petite quantité".
Le parquet de Caen qui a révélé l'affaire ne donne guère de détails concernant la façon dont ce couple aurait pendant plusieurs mois détourné des milliers de litres de carburant. Il indique seulement qu'un "dispositif technique" permettait de ne payer qu'une petite partie de ce que les pompes délivraient.
C'est "la société Carrefour" qui a alerté la police après avoir constaté que 8000 litres de carburant avait été détournés entre le 8 novembre et le 17 décembre. Le préjudice s'élevait à "environ 11 830 euros". Les enquêteurs ont alors effectué des rapprochements avec d'autres affaires semblables dans l'Eure, en Seine-Maritime et dans les Yvelines. Le parquet de Caen chiffres l'escroquerie présumée : "64 370 litres de carburants soit un préjudice de plus de 88.000 euros".
La police a alors monté une opération de surveillance qui a abouti à l'interpellation d'un homme âgé de 33 ans et de sa compagne de 28 ans. Une perquisition menée à leur domicile des Yvelines a permis "la découverte de numéraire (9600€), de jeux de plaques d’immatriculation et de pompes et bidons pour le gasoil. Les véhicules mis en cause dans la procédure et découverts lors de la perquisition étaient également saisis."
Comment a-t-il été possible de détourner autant d'essence et de gasoil ? Mystère. La procureure de la République de Caen précise dans un communiqué que des cartes bancaires volées étaient utilisées lors des transactions. Les escrocs présumés roulaient à bord de véhicules munis de fausses plaques et se débrouillaient pour ne pas être identifiables sur les enregistrements de vidéosurveillance.
Le parquet de Caen a ouvert "une information pour escroquerie en bande organisée". Les deux personnes interpellées ont été déférées vendredi soir. L'homme a été placé en détention provisoire. La procureure ajoute que sa compagne "a demandé un délai pour présenter une alternative à l’incarcération, elle a été placée en rétention ".