Les quelques pluies de ces dernières semaines n'ont pas suffi à recharger les nappes phréatiques. Les experts prévoient une situation critique cet été dans une cinquantaine de départements français, dont l'Eure et la Seine-Maritime, et une partie de l'Orne et du Calvados.
Les pluies ne sont pas tombées en nombre suffisant ces derniers mois pour recharger les nappes phréatiques. L'eau est restée en surface, permettant seulement d'humidifier des sols secs, et à la végétation de sortir de sa dormance.
Selon le BRGM, le Bureau de Recherches Géologiques et Minières qui a publié son bilan mensuel il y a quelques jours, 75% des niveaux des nappes restent sous les normales mensuelles en France, avec de nombreux secteurs affichant des niveaux bas à très bas. Seules les nappes de la Bretagne à la Nouvelle-Aquitaine ont bénéficié d'"épisodes conséquents de recharge". La situation en cette fin d'hiver - début de printemps est donc plus déficitaire en eau que l'année précédente, en mars 2022, période durant laquelle 58% des niveaux étaient sous les normales.
Une information inquiétante compte tenu de la saison qui s'annonce. A moins d'un évènement pluviométrique exceptionnel, les épisodes de recharge en eau devraient être ponctuels et peu intenses dans les mois à venir. Ce qui augure d'un été de sécheresse dans de nombreuses régions.
Hausse des températures et reprise de la végétation
A partir du mois d'avril et de la hausse des températures, plusieurs facteurs vont limiter l'infiltration des pluies vers les nappes phréatiques. La reprise de la végétation et l'augmentation de l'évapotranspiration (le transfert de l'eau des plantes dans l'atmosphère) vont réduire les possibilités de recharge des nappes.
En l'absence de pluies abondantes, les campagnes d'irrigation pourraient aussi détériorer l'état des nappes phréatiques, dans les régions les plus sollicitées par les prélèvements.
En l'absence de fortes pluies durant le printemps et l'été, il faudra certainement mettre en place des restrictions pour accéder aux eaux souterraines et les prélever.
Vers de nouvelles restrictions ?
Les niveaux actuels des nappes phréatiques obligent à faire un peu de prospective. Pour établir cette carte prévisionnelle, les experts du BRGM se sont basés sur un scénario pluviométrique normal ou pessimiste.
Sur cette carte, la Seine-Maritime, l'Eure, et la partie Est des départements de l'Orne et du Calvados, seraient concernés par un épisode de sécheresse. On parle de sécheresse quand les niveaux des nappes sont bas ou très bas, ou les niveaux d'eau sous les seuils d'alerte. Une situation qui génère des prises d'arrêtés de restrictions des usages de l'eau, pour les particuliers ou les agriculteurs.
Les niveaux de cet été dépendront des pluies de ces prochaines semaines, pluies qui repousseraient la période de vidange des nappes, et éviteraient de trop solliciter les eaux souterraines.